Tunisie – Médias! La Coalition pour la défense de la liberté d’expression à la rescousse de la HAICA

Par : TAP

La Coalition civile pour la défense de la liberté d’expression a dénoncé, samedi 25 mai, ce qu’elle qualifie de «tentative du gouvernement d’usurper les prérogatives de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA)». Le fait d’entraver la création de cette instance depuis environ 18 mois a entraîné «une grande anarchie dans le paysage audiovisuel», soutient la Coalition civile dans un communiqué rendu public. La composition de l’instance de régulation de l’audiovisuel a été annoncée le 3 mai. Et de préciser que la décision de la présidence du gouvernement d’adopter une nouvelle tarification des services de radiodiffusion sur la bande FM, et la permission accordée à l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT) de recourir au système du « bartering » (financement des émissions télévisées par la publicité), constituent une violation du décret-loi n°116 en date du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle.

Cette décision constitue également une «atteinte à l’indépendance de la HAICA et une usurpation de ses prérogatives», estime la Coalition qui met en garde contre «la résolution du gouvernement à enfreindre les lois régissant le secteur de l’information, et sa volonté de revenir à la case départ dans le processus de réforme du secteur, à travers le recours aux mêmes manœuvres dilatoires et aux mêmes moyens détournés du gouvernement précédent».

Des pratiques qui ont «sapé les efforts de redressement déployés par les professionnels, et multiplié les risques menaçant la liberté d’expression, principal acquis de la révolution», considère la Coalition. La présidence du gouvernement avait annoncé mardi 21 mai la révision du tarif de la radiodiffusion sur la bande FM.

Réagissant à cette décision, la HAICA avait estimé, le 22 mai 2013, que plusieurs mesures prises par le gouvernement dans le secteur audiovisuel, relèvent de ses prérogatives. La HAICA évoque également l’autorisation accordée par le gouvernement au début du mois de mai permettant à l’ETT d’adopter le système du «bartering». «Le gouvernement est appelé à agir de concert avec la HAICA, dans le respect de la loi et en conformité avec les dispositions du décret-loi n°116 conférant à l’instance des compétences exclusives dans le secteur de l’audiovisuel», estime l’instance de régulation.

La Coalition civile comprend la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le Syndicat général de la culture et de l’information (UGTT), le Syndicat tunisien de la presse indépendante et de la presse des partis (STPIP), le Syndicat tunisien des radios libres (STRL), l’association «Yakadha» (vigilance) pour la démocratie et l’Etat civil et le Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP).

WMC / TAP