Samaras en Chine pour vendre le produit Grèce

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érence de presse sur les moyens de surmonter la crise, le 16 avril 2013 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[15/05/2013 05:13:37] ATHENES (AFP) Lors de la visite de son Premier ministre, Antonis Samaras, en Chine mercredi, la Grèce espère recevoir un soutien chinois accru pour sortir de la crise, notamment dans le secteur des transports maritimes, en pariant sur les relations anciennes de ses armateurs avec la Chine.

Alors qu’un net changement de ton est perçu à l’international sur la capacité du pays à voir le bout du tunnel de sa longue crise –avec notamment la participation annoncée d’importants hedge funds à la recapitalisation des banques grecques– l’économie réelle de la Grèce est loin d’être sortie d’affaires, avec un record de chômage en Europe, à 27%.

Dans un contexte de récession historique (six ans consécutifs de PIB négatif, NDLR), Antonis Samaras espère avec cette visite à Pékin attirer les investissements et promouvoir les produits grecs à l’exportation, la Chine étant déjà par exemple, et de loin, le principal acheteur de marbre grec dans le monde.

Après le président français, François Hollande, M. Samaras, accompagné d’un aréopage de ministres et d’une soixantaine d’hommes d’affaires, sera le deuxième chef de gouvernement européen à être reçu par le nouveau Premier ministre chinois, Li Keqiang, depuis son accession au pouvoir le 16 mars.

Sa visite fait suite à celle de Wen Jiabao en 2010 à Athènes, durant laquelle le Premier ministre de l’époque s’était engagé à soutenir la Grèce à long terme et à tout faire pour éviter une faillite du pays et sa sortie de l’euro, tout en posant les jalons d’une nouvelle route de la soie à l’envers avec l’Europe.

Selon les médias, le gouvernement grec -qui communique peu sur le sujet- est déterminé à tout faire pour aider le pays à devenir le portail d’entrée des produits chinois en Europe, et de sortie des produits grecs et européens exigés par l’appétit des consommateurs chinois.

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ée, à Athènes, le 1er mai 2013 (Photo : Aris Messinis)

Selon le secrétaire d’Etat au développement, Notis Mitarachi, déjà à Pékin, la visite de M. Samaras signe un “nouveau chapitre” dans les relations entre les deux pays. “Il y a un intérêt particulier (de la Chine) dans les infrastructures, les ports et les aéroports” a-t-il confirmé.

M. Samaras sera d’ailleurs accompagné du dirigeant du Fonds de privatisation grec (Taiped), chargé de trouver des investisseurs pour une bonne partie des ports et aéroports du pays.

Depuis 2008, la Chine, via le géant du fret maritime Cosco, est déjà le principal acteur du port du Pirée au sud d’Athènes, grâce à une concession de 35 ans sur deux terminaux de marchandises, où Cosco souhaite développer ses activités.

Selon une étude citée dimanche par le quotidien Kathimerini, le transit de marchandises au Pirée a plus que triplé au cours des trois dernières années, alors qu’il a seulement augmenté de 20% dans les autres ports méditerranéens.

L’attrait du Pirée a été renforcé depuis la décision en mars du géant américain de l’informatique Hewlett Packard d’en faire son principal centre de distribution pour l’Europe du sud-est, via aussi le réseau ferroviaire du groupe grec Trainose, à la recherche d’investisseurs dans le cadre de sa privatisation annoncée.

En 2010, M. Jiabao avait souligné devant le Parlement grec les relations étroites entre la Chine et les armateurs grecs, ces derniers ayant été parmi les premiers à briser l’embargo commercial qui frappait la Chine lors de la création de la République populaire de Chine.

En retour, la Chine a soutenu l’industrie maritime grecque.

Selon le quotidien Naftemporiki, 10% du nombre total de navires en construction en Chine en ce moment sont grecs, et 50% des navires grecs en cours de construction sont fabriqués en Chine.

En 2010, Pékin avait mis à disposition une ligne de crédit de 5 milliards d’euros pour les armateurs grecs, lors de la visite de Jiabao.

L’ambassadeur de Chine en Grèce, Du Qiwen, a indiqué à la presse grecque au cours du week-end que la collaboration avec Cosco permettait de parier sur des perspectives prometteuses en matière d’exportations d’huile d’olive, de vin, de fourrure et de marbres grecs vers la Chine.

Avec 377.400 tonnes de marbre acheté en 2011 à la Grèce, la Chine a déjà absorbé à elle toute seule 45,4% des exportations de marbre grec de cette année, une hausse de 25,8% sur 2010, selon l’organisme professionnel du marbre en Grèce.

“La Grèce commence à être très à la mode en Chine. Il y a des couples chinois qui viennent sur l’île de Santorin pour se marier”, a souligné le président de la chambre de commerce et d’industrie greco-chinoise, Constantin Yannidis.

Selon lui, entre 60.000 et 100.000 touristes chinois ont visité la Grèce en 2011, alors que l’organisation mondiale du tourisme signale que les Chinois représentent la nationalité qui a le plus dépensé en vacances à l’étranger en 2012.

M. Samaras restera en Chine jusqu’à dimanche.