Espagne : le PIB reculera de 0,5% à 0,6% au premier trimestre 2013

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à Bruxelles le 5 mars 2013 (Photo : Georges Gobet)

[09/04/2013 15:16:39] MADRID (AFP) Le Produit intérieur brut (PIB) espagnol reculera de 0,5% à 0,6% au premier trimestre 2013 et pourrait renouer avec la croissance au quatrième trimestre, a affirmé mardi le ministre de l’Economie Luis de Guindos, alors que le pays est plongé dans la récession.

Le PIB de la quatrième économie de la zone euro devrait enregistrer “une baisse de 5 à 6 dixièmes (de pourcentage) au premier trimestre”, soit moins que le repli de 0,8% accusé au quatrième trimestre 2012, a déclaré le ministre en marge d’un forum économique.

Le profil de croissance du pays devrait continuer à s’améliorer au cours de l’année, avec un deuxième trimestre “un peu meilleur”, un troisième trimestre “proche de zéro” et, au quatrième trimestre, “la possibilité d’une croissance positive”, a ajouté Luis de Guindos.

L’Espagne, qui a renoué avec la récession fin 2011, a vu son PIB reculer de 1,4% en 2012. Après une baisse de 0,4% au premier et au deuxième trimestres, puis de 0,3% au troisième trimestre, l’économie avait accentué son déclin au cours des trois derniers mois de l’année, en baisse de 0,8%.

Pour 2013, le pays table toujours officiellement sur un repli limité à 0,5%, mais le chef du gouvernement Mariano Rajoy a reconnu récemment que ce chiffre devrait être révisé.

La Commission européenne estime que le PIB espagnol reculera de 1,4% cette année, tandis que le FMI et la Banque d’Espagne s’attendent à une baisse de 1,5%.

Le pays publiera les chiffres provisoires du PIB du premier trimestre le 30 avril.

Luis de Guindos a ajouté mardi que la situation de l’emploi au premier trimestre 2013 devrait également s’améliorer par rapport au quatrième trimestre 2012, et qu’elle serait “également clairement meilleure” qu’au premier trimestre de l’an dernier.

Le chômage touchait 26,02% de la population active espagnole au quatrième trimestre 2012, soit le chiffre le plus élevé de la zone euro après la Grèce. Les chiffres du chômage pour le premier trimestre 2013 seront connus le 25 avril.

Le ministre de l’Economie s’est par ailleurs dit “convaincu” que l’Espagne ne connaîtrait pas la même situation que son voisin portugais, qui a vu vendredi plusieurs mesures de rigueur de son budget 2013 rejetées par la Cour constitutionnelle.

Plusieurs recours ont été déposés devant le Tribunal constitutionnel espagnol, notamment concernant la légalité de la suppression de la prime de fin d’année.

“Toutes les mesures adoptées par le gouvernement espagnol ont eu un principe fondamental, celui de respecter absolument la légalité, et de ce fait, nous sommes convaincus que cela (le rejet de certaines mesures d’austérité, NDLR) ne se produira pas”, a-t-il déclaré, en réponse à une question sur ce sujet.

Arrivé au pouvoir à la fin 2011, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a lancé une cure de rigueur historique, associant coupes budgétaires et hausses d’impôts pour tenter de récupérer 150 milliards d’euros et ramener le déficit public à 4,5% du PIB cette année, puis 2,8% en 2014.

Ces objectifs, négociés avec Bruxelles dans le cadre de la procédure pour déficit excessif, paraissent toutefois inaccessibles aujourd’hui, alors que la récession pèse sur les recettes perçues par l’Etat espagnol. Le gouvernement espère obtenir un assouplissement de l’objectif pour cette année jusqu’à 6%, et le report à 2015 ou 2016 du retour sous les 3%.