Attaques informatiques : Obama promet des conversations “musclées” avec Pékin

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ésident américain Barack Obama, le 1er mars 2013, devant la presse à la Maison Blanche à Washington (Photo : Saul Loeb)

[13/03/2013 14:33:52] WASHINGTON (AFP) Le président Barack Obama a directement mis en garde mercredi les autorités chinoises contre le phénomène croissant des attaques informatiques visant les Etats-Unis, évoquant des conversations “musclées” avec Pékin.

Les réactions des Etats-Unis à des tentatives de hackers chinois présumés de pénétrer les réseaux de leurs entreprises ou de leurs infrastructures se sont multipliées ces dernières semaines, suscitant à chaque fois des démentis formels du gouvernement de Pékin.

Mais c’est la première fois que le président Obama monte au créneau de façon aussi nette.

“Ce qui est vrai c’est que nous avons vu une nette augmentation des menaces sur notre sécurité informatique. Certaines sont soutenues par l’Etat. D’autres sont soutenues par des criminels”, a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne ABC.

“Nous avons été très clairs avec les Chinois, en leur expliquant que nous attendions d’eux qu’ils respectent les conventions et les lois internationales”, a remarqué M. Obama.

“Et nous allons avoir quelques conversations plutôt musclées avec eux, nous en avons déjà eues”, a-t-il ajouté, regrettant les milliards de dollars perdus à cause du pillage informatique de secrets industriels.

Le président a également mis en garde contre la “rhétorique belliqueuse” en cas de cyberattaques “Il y a une grande différence entre le fait qu’ils soient engagés dans de l’espionnage informatique ou des cyberattaques et une vraie guerre”, a-t-il noté lors de cette interview enregistrée mardi.

La Chine a affirmé mercredi qu’elle était prête à coopérer avec les Etats-Unis pour combattre la cybercriminalité, soutenant qu’elle était également la cible de telles attaques.

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éricain, James Clapper (gauche), le 12 mars 2013 à Washington (Photo : Jewel Samad)

“Ce qui est nécessaire dans le cyberespace, ce n’est pas la guerre mais plutôt la réglementation et la coopération”, a affirmé la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.

Formation d'”unités offensives” par le Pentagone

Le piratage informatique et l’espionnage numérique se sont imposés ces dernières semaines comme un sujet brûlant dans les relations déjà tendues entre Washington et Pékin.

Lundi, le conseiller de sécurité nationale de M. Obama, Tom Donilon, avait appelé la Chine à prendre “des mesures sérieuses pour enquêter sur ces activités et y mettre fin”. Mardi, le chef du renseignement américain James Clapper avait affirmé dans son rapport annuel au Congrès que les cyberattaques constituaient, avec la Corée du Nord, la principale menace contre son pays.

Le même jour, le patron de l’Agence de sécurité nationale (NSA), le général Keith Alexander, avait mis en garde une commission du Congrès sur une situation “qui empire” sur le front des attaques informatiques, et reconnu que l’armée formait actuellement des “unités offensives que le Pentagone utiliserait pour défendre le pays” en cas de cyberattaques.

Le 20 février, l’administration Obama avait promis une réaction “vigoureuse” aux vols de secrets industriels par des entreprises ou des pays étrangers, dans un document-cadre qui mentionnait de nombreux exemples de telles activités au profit d’entités chinoises.

Pékin s’était alors vigoureusement défendu d’avoir mis sur pied une opération de grande envergure pour voler des secrets industriels, malgré l’identification par une société américaine de sécurité informatique d’un immeuble de la banlieue de Shanghai depuis lequel ces attaques auraient été menées.

Les attaques informatiques ont pris mardi un tour personnel pour M. Obama, dont l’épouse Michelle pourrait avoir été victime d’une divulgation de ses données bancaires par un site internet, affaire dans laquelle des enquêtes du FBI et du Secret Service sont en cours.

Le président a refusé de confirmer que sa femme avait été victime de hackers, mais concédé sur ABC que ce phénomène constituait un “gros problème”.