Casino mise sur l’étranger et le “retour aux fondamentaux” en France pour 2013

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évrier 2013 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[21/02/2013 14:45:33] PARIS (AFP) Le groupe de distribution français Casino, qui a annoncé jeudi des résultats 2012 en forte hausse, compte miser sur la consolidation de ses positions à l’étranger et le “retour aux fondamentaux” en France, où il rencontre des difficultés, pour asseoir sa croissance en 2013.

Le distributeur a annoncé jeudi un résultat opérationnel en hausse de 29,3%, franchissant “pour la première fois” la barre des 2 milliards d’euros, tiré par l’international – notamment la consolidation du géant brésilien GPA -, qui contribue également significativement à la croissance du bénéfice net du groupe (+84,4%, à 1,06 milliard).

Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes et aux prévisions annoncées par le groupe. A 13H30 (12H30 GMT), le titre Casino prenait 1,46% à 77,64 euros, dans un marché parisien en repli de 1,65%.

Pour 2013, Casino s’est déclaré “confiant” dans sa capacité à poursuivre sa croissance. Il table sur “une forte croissance de son chiffre d’affaires” et une “progression en organique de son activité et de son ROC (résultat opérationnel courant)”.

Pour cela, il s’appuyera sur deux leviers: le renforcement de ses positions dans les marchés émergents où il est déjà présent (Brésil, Colombie, Thaïlande et Vietnam) et le retour à des basiques du commerce en France, c’est-à-dire la politique de prix bas et de proximité.

Dans l’Hexagone, marché historique du groupe, Casino a vu son résultat opérationnel courant baisser de 8,6%, à 685 millions d’euros, avec une marge opérationnelle de 3,3%, en baisse de 0,41 point. Les ventes se sont également repliés, notamment en hypermarchés (-7,7%).

“La France ne constitue plus aujourd’hui qu’une partie minoritaire de notre chiffre d’affaires et de notre résultat”, a déclaré jeudi le PDG de l’enseigne, Jean-Charles Naouri, lors de la conférence de présentation des résultats.

Offensive de prix bas

Pour tenter d’enrayer l’érosion des ventes dans un “contexte de consommation peu dynamique”, le groupe stéphanois compte notamment poursuivre sa stratégie offensive de prix bas, notamment dans ses hypers.

“Je pense que nous sommes aujourd’hui les moins chers en premier prix et en marques distributeurs. (…) Cette stratégie sera poursuivie en 2013 sur les marques nationales”, a annoncé M. Naouri, sans toutefois dévoiler les proportions de baisses envisagées.

Ces rabais seront financés par la “réduction de la quote-part des promotions, et le programme de baisse des coûts” engagé en 2012, et qui se poursuivra en 2013. “Mais celui-ci n’impliquera en aucun cas un quelconque plan social”, a assuré M. Naouri.

Casino compte également s’appuyer sur ses formats de proximité (Franprix/Leader Price/Monoprix), qui avec ses 6.000 magasins sont “porteurs et représentent désormais plus de 50% du chiffre” du groupe en France, a indiqué le PDG.

Enfin, la stratégie de synergies entre les points de vente physiques et internet, qui est “la voie de l’avenir”, sera renforcée, avec le développement de points relais et de corners C-Discount en magasin ou encore l’expansion du parc “drive” (88 drives accolés en magasins et 6 drives solo à fin 2012).

A l’international, qui constitue la locomotive de la croissance du groupe représentant désormais 66% de l’opérationnel et 56% du chiffre d’affaires, Casino prévoit de se renforcer dans les marchés où il est déjà présent, mais ne s’implantera pas sur de nouveaux pays.

“Nous n’irons pas en Chine ou en Inde, et en 2013, nous n’avons pas pour projet d’entrer dans de nouveaux pays”, a assuré Jean-Charles Naouri.

Le groupe estime que sa croissance dans les quatre pays où il est déjà positionné sera “soutenue par l’émergence de classes moyennes nombreuses dont le pouvoir d’achat progresse”.

Il s’appuyera pour cela sur ses formats discount type “cash & carry” (vente de gros en entrepôt) déjà fortement implanté au Brésil, et sur le développement de galeries marchandes. Il n’exclut pas de renforcer ou d’étendre ses positions sur le marché colombien.