Petroplus : fin du délai pour trouver un repreneur, un groupe égyptien intéressé

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é de Petroplus manifeste devant la raffinerie de Petit-Couronne le 5 février 2013 (Photo : Charly Triballeau)

[05/02/2013 17:30:02] ROUEN (AFP) Le délai pour déposer un dossier de reprise de Petroplus a expiré mardi en fin d’après-midi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault se disant prêt à ce que l’Etat prenne une participation minoritaire dans la vénérable raffinerie normande dont les 470 salariés espéraient encore le sauvetage.

L’administrateur judiciaire du site devait transmettre au Tribunal de commerce de Rouen les éventuelles offres de reprise du site de Petit-Couronne (Seine-Maritime), faute de quoi plus rien n’empêchera une mise en liquidation. In extremis, un groupe égyptien coté a déposé sa candidature à la reprise.

Lundi soir, il n’y avait “pas d’offre de reprise ferme et définitive” comprenant un plan de financement satisfaisant et des repreneurs potentiels travaillaient encore mardi à trouver une solution, a indiqué en milieu de journée une source proche du dossier.

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çaises et focus sur Petroplus à Petit-Couronne

Depuis Bangkok, où il effectuait une visite officielle, Jean-Marc Ayrault a évoqué une participation de l’Etat à un éventuel projet de reprise, si tant est qu’un repreneur se manifeste. “Si nécessaire, le gouvernement français est prêt à prendre une participation minoritaire au capital, mais je dis bien s’il y a une offre crédible qui est faite”, a déclaré M. Ayrault.

Quelques heures plus tôt, son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait annoncé sur RTL que l’Etat était disposé à participer “de façon minoritaire” à la reprise, “parce qu’il faut des capitaux très importants pour réinvestir et rendre cette raffinerie performante”.

Le ministre a fixé deux conditions pour la reprise de la raffinerie: “beaucoup d’argent et du pétrole”. Il a souhaité que le repreneur provienne d’un pays producteur de pétrole et n’a pas écarté un groupe libyen. Cette piste a “toujours été sérieuse”, a-t-il affirmé.

L’hypothèse d’une nationalisation du site avait été évoquée ces derniers mois par l’Intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC. François Hollande, qui a rencontré début janvier des salariés de Petroplus, avait dit que l’Etat ferait son “devoir” mais ne pourrait être le repreneur.

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évrier 2013 à Petit-Couronne (Photo : Charly Triballeau)

“On va se battre jusqu’au bout”

A l’issue d’une réunion lundi soir avec des conseillers du Premier ministre à Matignon, le porte-parole de l’intersyndicale Yvon Scornet avait évoqué une piste libyenne, avec une société baptisée Murzuk et basée dans la ville du même nom. Toutefois, selon lui, le gouvernement a aussi “annoncé qu’il discutait actuellement avec Shell”, exploitant historique du site, qui avait cédé la raffinerie à Petroplus en 2007.

La piste la plus crédible aux yeux des salariés demeurait lundi celle de NetOil, basée à Dubaï et contrôlée par l’homme d’affaires libano-américain Roger Tamraz, et qui va “peut-être s’associer à d’autres”, selon M. Scornet. Le représentant en France de NetOil, Dominique Paret, a confirmé que la société comptait toujours déposer une offre. Mais vendredi des sources concordantes à Paris avaient estimé que celle-ci était loin du compte.

A quelques heures de l’expiration du délai fixé par la justice, plusieurs centaines de salariés (1.500 selon la CGT, 800 selon la police) ont manifesté devant l’usine de la banlieue de Rouen.

“Oui, j’ai un espoir. J’ai pas de preuve car tant qu’un dossier n’est pas déposé, on ne peut pas dire qu’on a une preuve”, a assuré devant la presse Yvon Scornet. “Toutes les discussions que j’ai eues avec les candidats montrent qu’il y aura des dossiers (de reprise). Je suis optimiste. On n’est pas sur une base de fermeture. On va se battre jusqu’au bout”, a-t-il ajouté.

Ouvert en 1929, le site de Petit-Couronne est menacé depuis plus d’un an: dans la foulée de l?effondrement de sa maison mère Petroplus, la raffinerie a déposé son bilan le 24 janvier 2012. Elle a été placée en liquidation judiciaire le 16 octobre, avec poursuite de l’activité pour deux mois.