Tunisie : Conférence de l’UGTT sur les mécanismes du dialogue social

Par : TAP

Les signataires du contrat social se sont accordés pour affirmer l’existence de défaillances structurelles et d’importants défis aux niveaux économique et social, a indiqué Sami Aouadi, responsable au département Etudes et documentation relevant de l’Union Générale Tunisienne du travail (UGTT).

Dans une lecture critique du contrat social présentée lors d’une rencontre organisée par l’UGTT portant sur “les mécanismes du dialogue social”, le responsable syndicaliste a expliqué que les principaux défis auxquels fait face le pays consistent notamment en une augmentation du taux d’inflation et l’accroissement du nombre des demandeurs d’emploi particulièrement parmi les diplômés de l’enseignement supérieur et les femmes outre l’existence de profonds écarts entre les régions.

Le contrat social, a encore expliqué M. Aouadi, s’est fondé sur deux principes qui portent sur l’édification d’une économie cohérente, intégrée qui réalise la croissance économique et l’adoption d’un modèle de développement, une répartition équitable des fruits du développement, l’amélioration du pouvoir d’achat pour tous les salariés tout en tenant compte des équilibres régionaux.

Il a relevé en contre-partie l’inexistence d’une cohérence entre le contrat social et le brouillon de la Constitution qui ne fait pas référence à l’ensemble des droits sociaux et économiques à l’instar du droit de grève qui avait été assorti de conditions dans le projet du texte de la Constitution.

De son côté, le professeur Mongi Ismaeil, du département études et documentation de l’UGTT, a affirmé que l’instauration d’un nouveau modèle de développement devrait être fondé sur une économie du savoir et de l’innovation tout en veillant à garantir le dialogue social et la neutralité de l’institution publique à l’instar de la Banque centrale et l’institut des statistiques.

Après avoir passé en revue les aspects négatifs du modèle de développement adopté en Tunisie avant la révolution et les causes de son échec, le syndicaliste a mis en exergue l’impératif d’institutionnaliser le dialogue social, de promouvoir la démocratie locale et de restructurer le système de production et d’établir un lien entre la recherche scientifique et le secteur privé tout en veillant à réaliser un développement régional global et équitable et la répartition équitable des richesses.

De son coté, Abdessalem Nsiri, du département législation et contentieux relevant de l’UGTT, a indiqué que l’institutionalisation du dialogue social nécessite la présence de structures et d’un climat propice au dialogue social, précisant que la concrétisation du contenu du contrat social nécessite la création d’une structure nationale de dialogue qui sera chargée de trouver des solutions permettant d’étudier et de développer les conditions générales de l’emploi, des salaires, de la production et de la couverture sociale.

A propos des structures du dialogue social, il a ajouté qu’elles consistent essentiellement en la création d’une coordination réelle entre les parties sociales et d’une communication entre le parlement et les parties sociales et organiser la complémentarité entre eux.

WMC/TAP