Renault et PSA : mobilisation dans les usines et dans la rue

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ébrayage sur le site Renault de Sandouville près du Havre, le 29 janvier 2013 (Photo : Charly Triballeau)

[29/01/2013 14:56:41] PARIS (AFP) Les salariés de Renault et de PSA se sont mobilisés mardi dans leurs usines et dans la rue pour contester les projets des groupes automobiles en cours de négociations, tandis que la restructuration de PSA a été suspendue par la justice pour défaut d’information de sa filiale Faurecia.

Chez Renault, les discussions portent sur un accord de compétitivité, chez PSA sur les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) à Rennes et Aulnay-sous-Bois, usine dont la fermeture est prévue en 2014 et où le climat reste tendu.

A l’arrêt pendant dix jours, l’usine a rouvert lundi matin dans une ambiance électrique, avec le renfort de plus de 200 cadres. Mais sa chaîne de production est perturbée depuis par des grévistes. Quatre d’entre eux ont été mis à pied.

Une partie des grévistes d’Aulnay, 444 selon la CGT, se sont rassemblés mardi devant le siège parisien de PSA pour dénoncer “des négociations qui n’avancent pas” et devaient rejoindre ensuite des salariés d’autres entreprises en crise pour un rassemblement devant le ministère du Travail.

Des ex-salariés de Melun-Sénart, site que PSA a fermé en 2012 “laissant 400 salariés au chômage”, étaient aussi devant le siège. Soixante-six d’entre eux ont saisi la justice pour demander une requalification de leur rupture de contrat en licenciement.

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Aulnay-sous-Bois, le 28 janvier 2013 (Photo : Lionel Bonaventure)

La gestion de la fermeture de Melun, où les départs s’étaient faits sur la base du volontariat et via des reclassements en interne, a été présentée par la direction comme un “succès” et un modèle pour les sites de Rennes et Aulnay.

L’accompagnement des salariés de ces deux sites était justement au coeur de la négociation de mardi.

Entre mai 2012 et mi-2014, 11.214 suppressions de postes sont envisagées chez le premier constructeur français, dont 3.000 à Aulnay et 1.400 à Rennes.

Pour ces deux sites, une phase de départs volontaires est ouverte jusqu’au 31 décembre. Après quoi, les licenciements tomberont si le nombre de candidats au départ est insuffisant.

Les syndicats de PSA se sont dits déterminés à “tirer la corde au maximum” afin d’améliorer les propositions discutées depuis début novembre avec la direction, notamment sur les conditions de départ des salariés proches de la retraite.

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émantèlent un panneau du Conseil général de la Sarthe au Mans, le 29 janvier 2013 (Photo : Jean-Francois Monier)

Les négociations se sont poursuivies malgré la décision de la cour d’appel de Paris de suspendre la restructuration. L’exécution du plan devrait être décalée, et sera possible dès que les représentants des salariés de Faurecia (filiale de PSA) auront été dûment informés et consultés sur la réorganisation prévue dans la branche automobile de PSA, et sur les impacts éventuels sur l’équipementier, qui fournit le constructeur.

Débrayages chez Renault

Chez Renault, des débrayages ont eu lieu parfois avec routes bloquées et feux de palettes, notamment à Flins, au Mans, à Douai. Ils étaient environ 200 à Sandouville (Seine-Maritime), site sur la sellette en raison de la faiblesse de l’activité. La direction a recensé près de 1.800 grévistes.

Les syndicats veulent peser sur les négociations en vue d’un accord de compétitivité souhaité pour la mi-février par la direction.

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és de Renault sur le site de Douai, le 29 janvier 2013 (Photo : Philippe Huguen)

Comme l’indique la CGT, les syndicats espèrent “assister enfin à une réelle négociation” pour ce huitième rendez-vous avec la direction.

Le projet porte notamment sur la suppression de 8.260 emplois en France d’ici à 2016, a priori sans fermeture de sites ni licenciements. Cependant, les syndicats dénoncent un “chantage” à la fermeture de sites de la part de la direction en cas de désaccord.

Outre la saignée dans les effectifs, la direction envisage un gel des salaires en 2013, une refonte des comptes épargnes temps et des mobilités obligatoires entre les sites.

La direction conditionne la non fermeture de site et l’absence de licenciement à la signature de l’accord, qui permettrait aussi selon elle l’apport de volumes de production en France de la part de partenaires.

Mardi, la CGT devait plaider pour rééquilibrer les volumes de production entre les sites français et étrangers et pour que l’organisation du travail soit “repensée en profondeur”.