Tunisie – Sabotage de la réunion de Nidaa Tounès : Les Djerbiens sont les grands perdants

manif-nida-tounes-jerba-01.jpgAu regard du rythme des actes de violence que connaît, depuis quelque temps, l’île de Djerba, toute personne dotée d’un minimum de bon sens serait tentée d’y voir, non seulement un acte de sabotage de l’économie de cette station touristique mais aussi une action punitive arbitraire à l’encontre des Djerbiens, réputés, pourtant pour leur pacifisme et leur patriotisme.

Ces actes de violence sont très graves en ce sens où ils ont été générés soit par une police partisane et violente, soit par des milices soutenues par la Troïka au pouvoir.

Il y a déjà trois mois, plus exactement, le 6 octobre dernier, la police du gouvernement nahdhaoui avait réprimé sans aucun ménagement et de manière démesurée des Djerbiens de la localité de Guellala qui protestaient contre la réouverture d’une décharge qui empoisonnait leur quotidien et contre l’incapacité du gouvernement d’honorer les engagements pris quant à la fermeture de cette décharge.

Cette répression avait ému plus d’un Tunisien et avait été hyper-médiatisée partout par la presse internationale eu égard au prestige dont jouit, dans le monde, l’île des Lotophages, classée parmi les dix premières stations touristiques les plus prisées dans le monde.

Soixante-dix neuf jours après cette répression et alors que les plaies étaient encore ouvertes, des hordes sauvages s’autoproclamant protectrices de la révolution et pour la plupart étrangères à l’île ont saboté, de la minière la plus abjecte, une réunion du deuxième plus grand parti de Tunisie, Nidaa Tounès en l’occurrence, en séquestrant, pendant de longues heures, en présence d’une police complaisante, quelque 2.000 adhérents du parti.

Pis, par de là le climat de terreur qu’elles ont instauré, ces envahisseurs d’autres temps et leurs commanditaires, les partis Ennahdha et le Congrès pour la république (CPR), les deux seuls partis qui soutiennent ces milices au point de les qualifier de «conscience de la révolution», ont commis la plus grosse bourde en brandissant la croix gammée des nazis et le drapeau noir des salafistes, deux symboles de violence dont le touriste occidental en a, particulièrement, horreur.

Les nahdhaouis, qui croyaient se venger de leur principal rival politique, Béji Caid Essebsi, en réactivant d’anciennes querelles entre youssefistes et bourguibistes, et en mobilisant, pour ce faire, leurs sbires, ont, en fait, porté un coup fatal à l’industrie touristique dans l’île des Lotophages et compromis l’arrivée d’un plus grand de touristes à l’occasion des fêtes de fin d’année (Noël et le Réveillon) et les prochains flux des touristes-pèlerins juifs à la Synagogue de Ghriba.

C’est pour dire que les dégâts sont énormes et que les Djerbiens en payeront hélas le prix par la faute de nahdhaouis aveuglés par le pouvoir.

En toute logique économique, les ligues de protection de la révolution n’ont pas saboté une réunion de Nidaa Tunes mais toute une industrie dont vivent les habitants de cette belle station.

Moralité: avec ce sabotage criard de l’économie de l’île de Djerba, l’heure est désormais de s’interroger sur le degré de responsabilité de la Troïka et surtout de son degré de patriotisme.