Le Guatemala rejette la demande d’asile de McAfee et va le remettre au Belize

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ège de la police à Guatemala, le 5 décembre 2012 (Photo : Police guatémaltèque/AFP)

[06/12/2012 20:52:13] GUATEMALA (AFP) Les autorités du Guatemala ont annoncé jeudi qu’elles n’accorderaient pas l’asile politique à l’Américain John McAfee, interpellé la veille, et qu’il serait remis au Belize, où il doit être entendu dans le cadre d’une enquête sur le meurtre d’un voisin.

“Nous rejetons la demande d’asile” de M. McAfee, fondateur américain de la société éponyme de sécurité informatique, a déclaré à la presse le président guatémaltèque au lendemain de l’arrestation de l’Américain, entré irrégulièrement au Guatemala.

“La procédure a été menée complètement et (l’asile) ne va pas être accordé (…) Nous ne sommes pas tenus de fournir d’explication”, a ajouté M. Perez.

Peu après, le ministre des Affaires étrangères, Harold Caballeros, a dit devant des journalistes que son pays allait “accéder” à la demande de remise de M. McAfee formulée par le Belize voisin.

“Il n’y a pas d’ordre de capture (contre lui au Belize), M. McAfee n’a été accusé d’aucun délit, ils veulent simplement l’interroger”, a-t-il ajouté.

Le ministre a également précisé que le fugitif “allait être expulsé” dès jeudi matin mais qu’une procédure introduite en urgence par son avocat avait “retardé le processus” alors que M. McAfee “attendait déjà dans l’avion”.

“Nous espérons qu’il n’y aura plus de retard”, a poursuivi M. Caballeros.

Selon une des avocates du cabinet qui représente M. McAfee, celui-ci a commencé à souffrir “de problèmes cardiaques” et demande à bénéficier d’examens dans un hôpital.

John McAfee était arrivé lundi au Guatemala pour demander l’asile politique, s’affirmant victime de persécutions politiques au Belize, où il réside depuis 2009.

Sur son blog (whoismcafee.com), l’Américain avait annoncé qu’il avait demandé à l’ambassade américaine d’être extradé vers les Etats-Unis et non vers le Belize. Selon lui, celle-ci lui aurait répondu qu’elle ne pouvait intervenir sur le dossier.

M. McAfee, 67 ans, était passé à la clandestinité en novembre, peu après le décès de son voisin américain Gregory Faull, retrouvé mort dans la piscine de son domicile sur l’île d’Ambergris Caye, au large du Belize, dans la mer des Caraïbes.

Cet Américain, âgé de 52 ans, avait été tué par balles. Il n’y avait aucun signe d’effraction mais son téléphone et son ordinateur portables avaient disparu.

L’ex-patron de la société anti-virus McAfee avait déclaré au magazine américain Wired qu’il était inquiet parce que les tueurs de M. Faull étaient à sa recherche.

Avant son meurtre, M. Faull avait adressé aux autorités locales une lettre pour se plaindre des chiens de M. McAfee et de l’agressivité de ses gardes de sécurité, qui effrayaient les touristes et les voisins.

Le Premier ministre du Belize, Dean Barrow, avait qualifié mi-novembre John McAfee de “fou” et de “paranoïaque”, après que celui-ci eut accusé la police locale de vouloir le tuer parce qu’il avait cessé de financer des campagnes électorales.