EADS supprime 850 emplois dans sa division défense et sécurité

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ée du siège parisien du groupe (Photo : Eric Piermont)

[30/11/2012 17:36:28] PARIS (AFP) Le groupe européen EADS a annoncé vendredi jusqu’à 850 suppressions de postes dans sa division défense et sécurité, Cassidian, dans un effort de restructuration de la branche la plus exposée aux réductions des budgets militaires européens.

Pour réduire les coûts, “il est prévu de supprimer jusqu’à 850 emplois, essentiellement dans l’encadrement et l’administration”, déclare le patron de Cassidian Bernhard Gerwert dans un communiqué. “Nous voulons parvenir à cette réduction des effectifs sans licenciement”.

L’objectif de cette restructuration, annoncée dès septembre, est de réaliser au moins 200 millions d’euros d’économies par an d’ici 2014, précise-t-il.

Après cette annonce, le titre EADS a réalisé la plus forte hausse de l’indice CAC 40 à la Bourse de Paris, clôturant à 25,89 euros soit +2,35%.

D’après des sources syndicales, quelque 400 emplois seront supprimés en Allemagne, où Cassidian réalise la plus grande partie de son activité avec quelque 5.000 personnes.

Une centaine de postes doivent être supprimés en France (sur quelque 2.600), autant au Royaume-Uni et une trentaine en Finlande où EADS avait repris une partie de l’activité de Nokia en 2005.

Cassidian veut augmenter son chiffre d’affaires au Moyen-Orient, au Brésil, en Inde et aux Etats-Unis, comme sur ses marchés traditionnels: Allemagne, France, Espagne et Royaume Uni.

“La réduction des coûts, et des structures efficaces, sont notre première priorité, explique M. Gerwert qui a pris les commandes en septembre. “Nous comptons ainsi continuer à croître et porter notre rentabilité au niveau de référence” du secteur.

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à Amsterdam le 30 mai 2012 (Photo : Bas Czerwinski)

Condamné à se tourner vers l’export

Menacé par la baisse des budgets de défense en Europe, le fabricant de radars, d’avions de combat et de postes de télécommunications sécurisés n’a pas d’autre choix que de chercher des marchés à l’exportation.

Le patron d’EADS, l’allemand Tom Enders, avait justifié son projet de fusion avec BAE Systems, abandonné en octobre, par les débouchés que lui apporterait le fabricant d’armes britannique, notamment aux Etats-Unis, en Arabie saoudite et en Australie.

Mais il n’avait pas été écouté en Allemagne, où la crainte de pertes d’emplois chez Cassidian en cas de fusion avec le numéro un européen de l’armement s’exprimait ouvertement.

A ces inquiétudes, M. Enders répondait que la meilleure façon pour l’Etat allemand de préserver des emplois était de passer des commandes militaires au lieu de les réduire, ce qui n’avait pas contribué à apaiser le débat.

L’avion de combat Eurofighter-Typhoon, construit par Cassidian avec le britannique BAE Systems et l’italien Finmeccanica a été le premier touché par la baisse des budgets militaires britannique et allemand.

M. Gerwert annonce vouloir stabiliser l’activité de défense et investir davantage “dans des segments ciblés de la sécurité, comme les systèmes de protection des frontières et de communication”.

Cassidian, qui a réalisé 5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011, est notamment chargé de la protection des frontières saoudiennes. Aux Etats-Unis, cette division assure les communications sécurisées de la police et des services de secours des grandes villes, comme New York.

Cassidian emploie au total 28.000 personnes dans le monde, avec ses filiales, et notamment le missilier MBDA, co-entreprise avec BAE Systems et Finmeccanica.

En chiffre d’affaires, c’est la deuxième division d’EADS, loin derrière Airbus qui, avec 33 milliards d’euros en 2011, représente 70% de l’activité.