Chine : Renault prévoit d’assembler 200.000 voitures par an à Wuhan

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ékin, le 23 avril 2012 (Photo : Ed Jones)

[27/11/2012 08:45:57] PEKIN (AFP) Renault, l’un des seuls grands constructeurs automobiles à ne pas encore fabriquer en Chine, projette de construire une usine d’une capacité de 200.000 véhicules par an à Wuhan (centre) mais le dossier pourrait avoir besoin d’appuis politiques, a indiqué mardi à l’AFP une source proche du dossier.

La marque au losange avait laissé pendant des années le marché chinois à son partenaire japonais Nissan, en vertu d’un découpage des zones géographiques entre les deux constructeurs.

“Le site d’implantation a été accepté et confirmé par Renault, (son partenaire chinois) Dongfeng et la municipalité de Wuhan”, selon cette source qui travaille dans la zone de développement où le constructeur français souhaite s’installer.

Une étude d’impact environnemental du projet est actuellement en cours et ce n’est qu’ensuite que le dossier pourra être soumis au gouvernement chinois pour approbation, a ajouté ce responsable.

Lundi, le quotidien économique chinois Diyi Caijing Ribao (China Business News) avait rapporté que le projet était déjà sur le bureau de la Commission nationale de la réforme et du développement (NDRC), l’agence de planification chinoise qui avalise tous les grands projets industriels dans le pays.

Le processus d’approbation prendra encore plusieurs mois et impliquera vraisemblablement des dirigeants politiques français et chinois au plus haut niveau, selon la source qui suit de près l’évolution du dossier et estime que “ce sera bien si la première pierre peut être posée avant la fin 2013”.

En septembre, le numéro deux de Renault, Carlos Tavares, avait déclaré au Salon automobile de Paris qu’une demande avait été “faite début septembre aux autorités chinoises de nous accorder les licences de fabrication”.

“On espère que d’ici la fin de l’année, on aura les signaux positifs qui nous permettront, début de l’année prochaine, de construire l’usine”, avait poursuivi M. Tavares.

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évrier 2008 au siège de la marque à Boulogne-Billancourt (Photo : Stephane de Sakutin)

Selon le Diyi Caijing Ribao, la première phase de l’implantation de Renault représenterait un coût de 6,5 milliards de yuans (800 millions d’euros).

“D’expérience, une usine d’une capacité de 200.000 véhicules par an revient à 5 à 6 milliards de yuans”, a déclaré pour sa part le responsable contacté par l’AFP.

La production initiale serait de 150.000 véhicules par an avec deux équipes, une troisième équipe pouvant être ajoutée pour porter la production à 200.000 véhicules si les ventes sont bonnes, a-t-il précisé.

Le premier modèle fabriqué par Renault à Wuhan devrait être le 4X4 Koleos, selon le quotidien économique chinois. Cette voiture, déjà assemblée en Corée du Sud, a été vendue l’an dernier par le constructeur français à 24.000 exemplaires en Chine, une goutte d’eau dans l’océan des 14,5 millions de voitures de tourisme écoulées dans le pays.

En 1993, Renault s’était déjà implanté en Chine pour y fabriquer le minibus Trafic, mais l’expérience avait échoué et la production s’était arrêtée en 2003.

Le groupe Dongfeng possède déjà des co-entreprises avec le japonais Nissan, dont Renault est le premier actionnaire, ainsi qu’avec le français PSA Peugeot Citroën, également implanté à Wuhan dans la zone industrielle où doit s’installer la marque au losange. A Wuhan, Dongfeng est aussi allié à un autre japonais, Honda.

Après deux années de boom, la croissance du premier marché automobile mondial s’est ralentie l’an dernier à 2,5%, mais la plupart des multinationales du secteur continuent à renforcer leurs capacités de production en Chine.

Selon le consultant McKinsey, le marché chinois des voitures de tourisme va croître de 8% par an en moyenne pour atteindre 22 millions d’unités en 2020.

L’allemand Volkswagen a annoncé vendredi qu’il allait investir 9,8 milliards d’euros dans ses coentreprises en Chine sur la période 2013-2015.