Plein feu sur l’impact du climat social post-révolutionnaire sur le fonctionnement de l’entreprise tunisienne

Par : TAP



dialogue-social-231112.jpgUn débat sur l’impact du climat social post-révolutionnaire sur le fonctionnement de l’entreprise en Tunisie a été lancé jeudi à Tunis par l’Association des responsables de formation et de gestion humaine dans les entreprises (ARFORGHE). La question constitue l’un des principaux axes du colloque régional maghrébin de deux jours organisé avec l’appui de Konrad Adenauer Stiftung sur le thème “Baromètre social: pratiques RH et expression syndicale”, avec la participation d’experts, universitaires, syndicalistes et autres responsables en ressources humaines maghrébins.

Le baromètre social est défini par le sociologue tunisien Ridha Boukraa comme un ensemble de mécanismes variés permettant de mesurer de manière quantitative le climat social au sein de l’entreprise et son environnement immédiat.

Analysant le contexte de l’entreprise tunisienne en période post- révolutionnaire, M. Boukraa énumère les facteurs qui contribuent à la création “d’un climat morose” au sein de l’entreprise tunisienne. Elle fait l’objet actuellement, dit-il, “de pressions provenant de l’environnement politique, économique, administratif et culturel”.

Dans son introduction, Hatem Bacha, président de l’ARFORGHE, a indiqué que la rencontre permettra de faire le bilan de l’entreprise en Tunisie et dans le Maghreb, s’interrogeant sur le degré de prise de conscience des entrepreneurs tunisiens et maghrébins de l’utilité de la mise en place au sein des entreprises “d’un baromètre social pour mesurer le climat social”.

La question est d’autant plus intéressante qu’elle permet d’évaluer les relations professionnelles et la variété du partenariat social a expliqué de son coté le représentant résident de la Konrad-Adenauer à l’ouverture du colloque. “Dans une économie l’Homme est toujours au centre et c’est l’homme qui doit être mis en valeur”, a-t-il souligné.

Le colloque qui traite des thèmes de “la gouvernance et performance globale” et des liens entre le baromètre social et les enjeux en matière de ressources humaines et styles de management consacre également le débat sur la question de l’expression syndicale et le dialogue au sein de l’entreprise.

Des succès stories en matière d’utilisation des techniques de baromètres social et des témoignages seront présentés aux participants lors d’une table ronde portant sur l’expérience des responsables de gestion des Ressources humaines avec les structures syndicales.

Sur cette question, Mongi Ammami, responsable syndical à l’UGTT, a relevé la complexité et la multiplicité des concepts et outils centrés sur la gestion et la bonne gouvernance des ressources humaines au sein de l’entreprise citant à cet égard la norme ISO 26 000 ratifiée par la Tunisie en 2010 et portant sur la responsabilité sociétale de l’entreprise. Il a relevé “le déficit de dialogue” considéré comme un frein à la compétitivité de l’entreprise tunisienne, a-t-il estimé.

Pour assurer un climat social serein et productif il serait nécessaire selon M. Ammami d’assurer la transparence du processus du dialogue social, de faire preuve d’une volonté réelle pour réussir le dialogue et de veiller à développer une vision prospective des problèmes à travers l’organisation d’un dialogue social avec l’ensemble des partenaires impliqués dans l’entreprise.

WMC/TAP