Crise de l’euro : Fillon et Wauquiez jugent les propos de Hollande imprudents

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çois Fillon le 8 octobre 2012 à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[18/10/2012 10:37:03] PARIS (AFP) François Fillon, candidat à la présidence de l’UMP, a jugé jeudi “très imprudent” le propos de François Hollande sur une fin prochaine de la crise de la zone euro, l’ex-ministre Laurent Wauquiez estimant de son côté que “l’autoconvicition est toujours une erreur”.

“Entendre François Hollande expliquer qu’on est tout près de la sortie de crise grâce à un traité qu’il n’a cessé de critiquer, c’est étrange et très imprudent”, a déclaré François Fillon sur Europe 1.

L’ancien Premier ministre et député de Paris a aussi regretté que le chef de l’Etat n’entrevoie que pour 2014 une union politique au sein de l’UE, avec un renforcement des institutions qui ne se ferait qu’a minima à ses yeux.

“Il renvoie, comme pour beaucoup de sujets, à après 2014 ce gouvernement économique de la zone euro. A-t-on vraiment deux ans devant nous ?”, a interrogé M. Fillon, pour qui la vision de M. Hollande de ce gouvernement économique “est d’une très grande modestie: une réunion des ministres de finances un peu institutionnalisée”.

Selon lui, “la politique conduite par la France est à 180 degrés de la politique européenne”. “Quand François Hollande parle de convergence nécessaire des économies européennes, c’est le chef de l’Etat qui fait exactement le contraire des autres, qui font des réformes pour baisser leurs coûts, leurs dépenses, pour améliorer la compétitivité des entreprises”, a-t-il argumenté.

De son côté Laurent Wauquiez, qui soutient M. Fillon pour la présidence de l’UMP, a déclaré sur LCI que “sur la scène européenne, l’autoconviction, c’est toujours une erreur”.

“L’Europe nécessite du réalisme et de la prudence, François Hollande pèche vraiment par un travail d’autoconviction”, ajoute-t-il en qualifiant de “vraie erreur” et de vision “totalement illusoire” la prédiction d’une fin prochaine de la crise.

“Je ne sais pas si le pire est devant nous, mais je suis sûr que le meilleur n’est pas encore devant nous”, a tranché le député UMP, ancien ministre des Affaires européennes. “Nous en sommes près, tout près”, a déclaré François Hollande mercredi à propos de la crise de la zone euro. “Le pire – c’est-à-dire la crainte d’un éclatement de la zone euro -, oui, est passé. Mais le meilleur n’est pas encore là. A nous de le construire”, a-t-il aussi dit dans un entretien à plusieurs journaux européens, dont Le Monde.