Tunisie : Le gaz de schiste mobilise les députés

gaz-3009201254.jpgLa
mobilisation continue pour la dénonciation du gaz du schiste. Cette fois-ci, ce
sont des députés de l’Assemblée Nationale Constituante qui ont pris l’initiative
d’organiser une conférence, mercredi 26 septembre 2012, pour dénoncer la
démarche du gouvernement actuel pour l’octroi d’une autorisation d’exploration
du gaz du schiste à la compagnie pétrolière internationale Shell dans quatre
sites, à savoir El Jam, Kairouan, Mahdia et Sfax.

«Plusieurs expériences de pays étrangers ont montré les méfaits de ce gaz sur
l’environnement et la santé humaine. Même les experts ne semblent avoir de
réponses et clairs à nous apporter. Sur une telle affaire, nous aurons voulu que
le gouvernement nous fasse participer dans la prise de décision», s’insurge la
députée Nadia Chaâbane.

Pour Sofiene Rekik, président de l’Association Tunisienne de Transparence dans
l’Energie et les Mines (ATTEM), il est important que le gouvernement soit assez
transparent pour dévoiler les affaires de corruption dans le secteur de
l’énergie et des mines. «Nous savons très bien que ce secteur suscitait la
convoitise de la famille du président déchu. Nous voulons savoir comment sont
octroyées les licences aujourd’hui. Un minimum de transparence est exigé»,
réclame-t-il.

Absence de cadre juridique…

Il est à noter qu’aucun cadre juridique n’existe en Tunisie pour l’exploration
des hydrocarbures non conventionnels. Un obstacle que les autorités tunisiennes
ne semblent pas y avoir pensé. Le député et enseignant de droit, Fadhel Moussa,
affirme que le vide juridique fait qu’il n’y a pas de garanties sur la portée de
telles opérations d’exploration. «Pour le gaz du schiste, un principe de
précaution a été appliqué dans plusieurs pays. En Tunisie, nous avons besoin
d’une étude d’impact pour mesurer ses dangers. On demande d’approfondir l’étude
sur cette question», ajoute-t-il.

Pour sa part, le député et docteur en sciences de la terre, Chokri Aïch, il est
impératif que chaque projet soit étudié à part. Il propose la création d’une
commission, composée de cinq experts: un représentant de l’Entreprise Tunisienne
des Activités Pétrolières (ETAP), un représentant de l’Agence National de
Maîtrise de l’Energie (ANME), un expert géologique, un expert environnemental et
un membre de l’Assemblée Nationale Constituante. Il appelle à faire impliquer la
société civile.

Enfin, il faut souligner que la Tunisie produit actuellement entre 70 et 80
mille barils par jour. En 2020, cette production sera réduite à 12 mille barils
par jour. Ce qui rend impératif la recherche d’autres ressources énergétiques,
en l’occurrence les énergies renouvelables pour affronter ce déficit
énergétique.