Euro Disney retrouve des marges de manoeuvre via à un prêt de sa maison mère

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à la parade de Disneyland à Marne-la-Vallée (Photo : Mehdi Fedouach)

[18/09/2012 18:02:32] PARIS (AFP) L’exploitant de parcs de loisirs Euro Disney, objet de spéculations en Bourse, se redonne des marges de manoeuvre et allège le coût de sa dette, grâce à un prêt de 1,3 milliard d’euros de la part de sa maison mère le groupe américain Walt Disney, sa maison mère.

Cette annonce, qui ne prévoit pas de montée au capital par l’américain, intervient alors que le titre Euro Disney s’est envolé récemment sur des spéculations quant à son rachat par Walt Disney.

“Ce refinancement nous permettra de réduire le coût de notre dette et de bénéficier d’une plus grande flexibilité opérationnelle”, indique Philippe Gas, président d’Euro Disney, dans un communiqué.

Après cet accord, au 30 septembre, la dette de la société atteindra 1,710 milliard, contre 1,87 milliard l’an dernier.

Grâce à cette opération, Euro Disney dit se libérer de contraintes financières imposées par les accords actuels avec ses créanciers bancaires, “notamment celles relatives aux limitations des investissements”, lesquels deviendront plus faciles.

Le prêt, qui doit être conclu le 27 septembre, permettra également au français de réduire le coût de sa dette. Ce sont 45 millions d’euros de gagnés sur les cinq prochaines années en termes de charge d’intérêt.

Sur les 1,3 milliard d’euros, “on passe de 5,2 à 4%” de taux d’intérêt, a indiqué Philippe Gas, lors d’une conférence téléphonique.

Euro Disney en profite pour se donner un peu d’air puisque l’accord lui permet d’étendre l’échéance de sa dette jusqu’en 2030, contre 2028 jusqu’à présent, avec un échéancier de remboursement plus progressif.

Il renforce de ce fait sa trésorerie pour les prochaines années de 225 millions d’euros, une somme qu’il n’aura à rembourser qu’au-delà des cinq prochaines années.

Pleine propriété du parc et des hôtels

En outre, “de cette opération nous allons acquérir la propriété de l’ensemble des actifs aujourd’hui qui sont en crédit- bail”, ajoute M. Gas, soit le parc Disney Land et les hôtels.

Cette acquisition, dont l’impact net sur les résultats atteint 30 millions d’euros, se fait auprès de ses banques.

Lors de la conférence téléphonique, Philippe Gas est revenu sur les rumeurs qui ont agité le cours de Bourse ces derniers temps. “Ce sont des rumeurs complètement infondées”, a-t-il dit.

Mardi, le cours d’Euro Disney a terminé en hausse de 2,25% à 6,83 euros. Il a pris plus de 60% depuis fin août.

Les rumeurs autour de la société ont été relancées le 24 août par le magazine américain Time, qui évoquait un rachat de la société par sa maison mère Walt Disney.

La valeur est une habituée des mouvements spéculatifs très brutaux depuis son introduction en Bourse en 1989, réalisée à 13,50 euros.

Il faut dire que le groupe peine à être rentable sur la durée, puisque depuis 20 ans, 12 des 20 exercices se sont soldés par des pertes nettes.

Le groupe rembourse néanmoins chaque année une partie de ses dettes (123 millions d’euros l’an dernier, 150 millions prévus cette année).

Mais au passage, il reporte le paiement d’importantes royalties destinées à la maison mère quand ses performances ne le permettent pas, grâce à des covenants.

Walt Disney Company détient 39,8% d’Euro Disney. 10% sont entre les mains du prince saoudien al-Walid et les 50,2% restants entre celles d’investisseurs individuels et public.

“On n’a pas de problème avec la structure financière de la société”, a rappelé le président d’Euro Disney mardi.

“On a la chance d’avoir, aujourd’hui en tous les cas, des actionnaires qui sont des actionnaires fidèles, qui connaissent bien la société et avec lesquels on a une relation (…) qui est je pense une relation de confiance”, a dit Philippe Gas.