La Bourse de Paris s’apprête à vivre une semaine de transition

photo_1345880537614-1-1.jpg
ège de la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[25/08/2012 07:46:03] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui marque une pause après un début d’été favorable, s’apprête à vivre une nouvelle semaine de transition où elle surveillera plusieurs résultats d’entreprises avant les très attendues réunions des banques centrales en Europe et aux Etats-Unis en septembre.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 1,58% pour terminer vendredi à 3.433,21 points. Ses gains depuis le 1er janvier sont ramenés à 8,65%.

“Le marché a pris des bénéfices ces dernières séances, ce qui est plutôt sain. Il avait en effet grimpé de manière continue cet été grâce aux déclarations des banques centrales”, résume Isabelle Enos, gérante chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

Le marché parisien, qui s’est hissé dans la semaine au-dessus des 3.500 points, une première depuis fin mars, a finalement opté pour la prudence, après avoir gagné autour de 15% depuis fin juillet.

“Cette correction pourrait même se poursuivre, jusqu’à absorber un tiers de la hausse précédente, comme c’est souvent le cas dans ce type de configuration boursière”, estime Fabrice Cousté, chez CMC Markets France.

Les investisseurs se sont jusqu’à présent persuadés que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) allaient intervenir en septembre, la première pour soutenir l’économie et la seconde pour apaiser les tensions sur le marché obligataire.

“Le marché est dans une phase d’observation. Il n’a pas encore toutes les cartes en main”, prévient Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

Les opérateurs veulent désormais en savoir plus et connaître les modalités d’intervention des banques centrales.

“Le +plan Draghi+ souffre, à ce stade, d’un considérable manque de détails : date de mise en oeuvre, montant et durée de l’intervention, exposition de la BCE au risque de crédit, ce qui est propice à susciter rumeurs et démentis”, explique Bruno Cavalier, économiste en chef chez Oddo Securities.

La semaine qui s’ouvre ne devrait pas encore apporter toutes les réponses aux questions que se posent les investisseurs.

Les grands rendez-vous sont en effet concentrés sur la première quinzaine de septembre, avec les réunions de la Fed et de la BCE.

D’ici là, le week-end prochain se tient une rencontre de banquiers centraux aux Etats-Unis à Jackson Hole, avec une intervention des patrons des deux grandes centrales.

Les investisseurs surveilleront également les éventuelles déclarations politiques dans la zone euro, que ce soit sur la BCE ou la Grèce qui tente d’obtenir un peu d’air dans l’assainissement de ses finances.

“C’est une période de rentrée politique en Europe. On a désormais beaucoup plus de discours de dirigeants et donc un risque de cacophonie”, rappelle Isabelle Enos.

La chancelière allemande, Angela Merkel, rencontrera mercredi le Premier ministre italien, Mario Monti, tandis que le président français, François Hollande, retrouvera jeudi le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

En parallèle, les Etats se remettent à emprunter sur les marchés après la trêve estivale. L’Italie sollicitera les investisseurs jeudi pour un emprunt de moyen et long terme.

“La semaine prochaine, la tendance pourrait être dictée également par des résultats d’entreprises”, ajoute M. Murail.

De nombreux poids lourds du CAC 40 publient en effet leurs résultats pour le premier semestre, dont Carrefour, Pernod Ricard, Vivendi, Accor, Bouygues ou Crédit Agricole.

Enfin, l’agenda sera peu étoffé, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, pour ce qui concerne les indicateurs macroéconomiques, si ce n’est un indicateur de confiance des entreprises en Allemagne et la seconde estimation de la croissance américaine pour le deuxième trimestre.

“La conjoncture ne semble pas s’améliorer en Europe, contrairement aux Etats-Unis où plusieurs statistiques sont plutôt rassurantes”, remarque M. Murail.

Euronext (CAC 40)