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| à Paris (Photo : Pierre Verdy) |
[08/06/2012 10:23:13] BRUXELLES (AFP) La crise ne les déprime pas et ils sont heureux de venir à Bruxelles: 40 “leaders de moins de 40 ans” ont ébauché cette semaine l’Europe qu’ils veulent construire lorsque l’actuelle génération de dirigeants leur en laissera les clés.
Alina est avocate roumaine, Cédric mathématicien français, Martin PDG d’une société de paiement en ligne allemande, Sarah fondatrice d’un magazine de style de vie musulman britannique et Sophie romancière finlandaise… Venus des quatre coins du continent, ils ont en commun d’être âgés de 30 à 40 ans, d’être reconnus dans leur domaine professionnel et d’avoir une vocation à influencer l’opinion publique.
“Ce sont les hussards de l’Europe!”, résume Guillaume Klossa, le créateur du programme “40under40” (“40 de moins de 40 ans”).
L’idée de les réunir en séminaire deux fois par an est née “du constat que nous manquons d’une élite européenne engagée, d’une nouvelle génération de personnalités capables de penser à la fois aux niveaux national et continental”, explique le fondateur d’EuropaNova, groupe de réflexion basé à Paris.
Guillaume Klossa, 39 ans, s’est pour cela inspiré du modèle des “programmes de leadership”, développé avec succès par les Américains depuis les années 1940 pour promouvoir les valeurs américaines et construire un réseau mondial. “Cela n’existait absolument pas en Europe”, regrette-t-il.
Ne bénéficiant pas des centaines de millions de dollars que les Etats-Unis y consacrent chaque année, EuropaNova a lancé modestement fin 2011 une première promotion limitée à 40 “leaders”, sélectionnés par un comité présidé par Jérôme Clément, fondateur de la chaîne franco-allemande Arte.
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| éenne Herman Van Rompuy, le 5 juin 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
“Nous avons privilégié la diversité des origines et des parcours. Qu’importe qu’ils aient ou non une expérience européenne. L’engagement sur l’Europe n’est pas spontané, il se construit par les échanges et l’expérience”, souligne Thomas Houdaille, chargé du programme à EuropaNova.
Les sélectionnés se sont réunis une première fois en décembre avant de se retrouver cette semaine pour trois jours à Bruxelles, où ils ont rencontré jeudi Herman Van Rompuy, le président de l’UE, et d’autres ténors de la Commission ou du Parlement.
“Je n’étais jamais venu à Bruxelles. On en parle tout le temps et pourtant les citoyens européens se sentent très éloignés de toute cette administration, qui apparaît bien mystérieuse”, témoigne Riccardo Maraga, le jeune maire d’Amelia, une ville de 13.000 habitants du centre de l’Italie.
“De telles rencontres ouvrent les yeux”, se félicite aussi Cédric Villani, 38 ans, le crack français des mathématiques, qui regrette que “le débat européen soit trop souvent réduit au dialogue franco-allemand en France”.
Même s’il avoue “ne pas tout comprendre” lorsque la discussion s’engage sur les moyens financiers pour sortir de la crise, Cédric Villani se dit “décidé à reprendre le flambeau du fédéralisme européen”.
Venu de République Tchèque, Tomas Sedlacek, économiste de 35 ans, “ne veut pas voir l’Europe, qui a apporté la liberté à (son) pays, se morfondre dans la déprime”. “C’est à notre génération d’apporter un souffle nouveau”, assure-t-il.
Les organisateurs comptent sur cet enthousiasme pour séduire le citoyen lambda. “Lorsqu’un scientifique, un chef d’entreprise ou un romancier parle d’Europe, on échappe au jargon technocratique”, explique Thomas Houdaille.
Soutenu par la Commission européenne, des entreprises et des groupes de réflexion comme “Friends of Europe”, le programme “40under40” sera renouvelé tous les ans avec l’ambition de devenir une véritable “fabrique d’Européens”.




