Berlin prêt à travailler à plus de croissance en Europe

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à Berlin (Photo : Odd Andersen)

[05/05/2012 18:44:22] BERLIN (AFP) Berlin s’est dit prêt à travailler à plus de croissance en Europe, souhait cher à François Hollande, alors que l’entourage du candidat socialiste a loué l’amitié franco-allemande, à la veille du second tour de la présidentielle française.

“J’ai confiance de voir nos deux pays pouvoir initier à l’avenir de bonnes solutions pour l’Europe et notre monnaie commune”, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, dans un entretien à paraître dans le journal dominical Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.

De son côté, le directeur de campagne de M. Hollande, Pierre Moscovici, a dit “ne pas vouloir provoquer de crise”, assurant que l’amitié franco-allemande restait “un élément essentiel”, dans une interview samedi au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Après le scrutin en France, a assuré M. Westerwelle, “nous allons nous mettre rapidement au travail pour ajouter au traité budgétaire un pacte de croissance pour plus de compétitivité”.

Dans le même journal, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a abondé dans ce sens: “La stratégie de l’Union européenne comporte depuis le début deux piliers pour maîtriser les deux origines de la crise: la réduction des déficits et les réformes pour améliorer la compétitivité qui fait défaut, et ainsi créer de la croissance”.

De son côté, M. Moscovici a déclaré: “Nous savons qu’Angela Merkel préfèrerait voir gagner Nicolas Sarkozy. Si François Hollande remporte l’élection, nous voulons montrer que rien ne peut ébranler l’amitié franco-allemande. Même un changement de pouvoir ne peut pas l’altérer”.

Un cacique du parti conservateur d’Angela Merkel a toutefois prévenu qu’il ne s’attendait pas à un assouplissement du traité budgétaire, même en cas de victoire de M. Hollande.

“Le traité budgétaire ne doit pas être assoupli. Nos partenaires voient les choses de la même façon. Je ne crois pas qu’ils vont s’écarter du traité, même si la France a un nouveau président”, a déclaré samedi le président du groupe parlementaire des chrétiens-démocrates (CDU), Volker Kauder, au journal régional Neue Osnabrücker Zeitung.

Il y a une semaine, Mme Merkel avait affirmé qu’un agenda concernant la croissance était en préparation pour le sommet européen de juin, tout en répétant qu’il n’y aurait “pas de nouvelles négociations sur le traité budgétaire”.

M. Hollande avait alors salué cette déclaration, estimant que Mme Merkel “bougeait” sur la croissance au sein de l’Union européenne et qu’elle “bougerait encore” après le second tour de l’élection présidentielle française du 6 mai.

François Hollande veut renégocier le traité budgétaire européen, signé par 25 des 27 pays de l’UE en mars et principal instrument pour mettre un terme à la crise de la dette en zone euro, pour y adjoindre un volet de mesures de soutien à la croissance, portant notamment sur le financement au niveau européen de grands projets industriels et environnementaux.