Tunisie : Oxford Business Group optimiste pour la situation économique

Oxford Business Group indique, dans un récent rapport, que l’économie tunisienne montre des signes de reprise, surtout que les estimations du Fonds monétaire international tablent sur une croissance de 3,9% tandis que la Banque centrale de Tunisie table sur une progression pouvant atteindre jusqu’à 4,5%.

Mais le défi auquel fait face le nouveau gouvernement tunisien est plutôt de nature économique et non politique, affirme OBG. La coalition a confirmé son intention d’instaurer un climat favorable aux affaires dans le but de stimuler la croissance économique. Le gouvernement a annoncé des projets d’amélioration des infrastructures au niveau national afin d’attirer des investissements étrnagers et d’oeuvrer à l’élaboration d’un marché commun régional.

Stagnation…

Les bouleversements politiques de 2011 ont entraîné une stagnation dans de nombreux secteurs ainsi qu’une baisse brutale du nombre de touristes étrangers, passé de 7 millions en 2010 à 4,5 millions l’an dernier, selon les estimations. Le tourisme est l’un des piliers de l’économie nationale tunisienne et les recettes générées par le secteur auraient chuté d’environ 50% en 2011 pour s’établir à 1,2 milliard d’euros.

Par conséquent, les réserves en devises de la Tunisie ont chuté de 20%, c’est-à-dire de 2,4 milliards de dinars tunisiens (1,23 milliards d’euros) entre janvier et novembre 2011. Si l’économie a progressé au rythme de 1,5% au troisième trimestre 2011, le taux de croissance annuel n’a été que de 0,2%. OBG précise que des facteurs extérieurs, tels qu’une baisse de la demande en provenance de l’UE, le principal partenaire commercial de la Tunisie, ainsi que le conflit qui agite son plus important partenaire commercial dans la région, la Libye, ont contribué à exacerber l’impact négatif sur l’économie.

Amélioration…

Mais les perspectives d’amélioration se dessinent pour 2012, selon le rapport, notamment grâce au soutien d’un grand nombre de partenaires commerciaux et de partenaires de développement du pays. Les gouvernements de l’UE ont annoncé, le 14 décembre 2011, leur décision d’ouvrir des négociations commerciales avec le nouveau gouvernement tunisien. Cette coopération accrue vise à soutenir la transition démocratique en réduisant les barrières commerciales et en stimulant la croissance économique.

On affirme que le résultat de ces négociations pourrait signifier pour la Tunisie un élargissement des accords commerciaux actuellement en vigueur à de nouveaux secteurs, comme l’agriculture ou les services, et pourrait contribuer à établir une coopération régionale. Des fonctionnaires de la Commission européenne ont déclaré que ces négociations iraient au-delà des accords actuels sur les tarifs douaniers et prendraient en compte des questions réglementaires, concernant par exemple les marchés publics et la protection des investissements.

Productivité…

Le renforcement des relations commerciales avec des partenaires autres que ses partenaires principaux, seraient également sur l’agenda du nouveau gouvernement. Lors d’une récente visite du ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem en Turquie, les deux pays ont souligné leur désir d’accroître leur coopération économique. En janvier également, la Tunisie et les Pays-Bas ont annoncé le lancement d’un programme visant à développer le partenariat et l’investissement bilatéral. Ce programme prévoit la mise en place d’un fonds de 250.000 euros, qui pourrait aller jusqu’à 1,5 million d’euros, pour aider les entreprises des deux pays à créer des partenariats.

Le gouvernement prévoit également d’augmenter les dépenses en 2012 afin de revigorer l’activité économique. Selon des responsables du budget, le déficit budgétaire serait en augmentation et représenterait 6% du PIB contre environ 4,5% en 2011. Le budget 2012 a été fixé à 22,94 milliards de dinars tunisiens (11,8 milliards d’euros), soit une augmentation de 7,5% par rapport à 2011.

Le rapport indique également que si les dépenses publiques visant à augmenter les salaires et les subventions devraient avoir des effets bénéfiques à court terme, une hausse de la productivité doit y être associée pour assurer une croissance continue. Avec des signes de reprise de l’activité industrielle locale et le soutien de ses partenaires internationaux, la Tunisie devrait retrouver le chemin de la croissance économique.