Le CIO dévoile jeudi une ébauche d’arsenal contre les paris illégaux

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ège du Comité international olympique à Lausanne, en Suisse (Photo : Fabrice Coffrini)

[02/02/2012 07:34:49] PARIS (AFP) Le Comité international olympique (CIO) abrite jeudi à Lausanne une réunion sur l’harmonisation des réglementations en matière de lutte contre les paris sportifs illégaux en ligne qui n’est pas sans évoquer les premiers pas de l’Agence mondiale antidopage (AMA), en 1999.

“Ce fléau se développe à une telle allure… Nous n’avons pas de temps à perdre”, juge Christophe de Kepper, directeur général d’un CIO qui célébrera dans six mois ses jeux Olympiques dans l’Eldorado des bookmakers.

C’est avant Pékin, autre Paradis de l’offre de paris en ligne, souvent illégale celle-là, que le CIO a pris la mesure du risque que faisaient peser les paris sportifs et le risques de corruption afférents sur l’intégrité des compétitions.

Mais la véritable organisation de défense s’est structurée il y a un an. “Nous avons mis en place trois groupes de travail qui rendent jeudi leurs recommandations et seront chargés de les mettre en oeuvre dans trois domaines: la surveillance et l’échange d’informations, la sensibilisation et l’information du mouvement sportif, la législation et la réglementation internationales”, reprend Christophe de Kepper.

Vers l’indépendance?

Une dizaine de ministres des sports (France, Grande-Bretagne, Chine, Etats-Unis, Australie…), des émissaires d’Interpol, du Groupe d’action financière intergouvernemental (Gafi), de l’agence onusienne contre la cybercriminalité, des représentants des associations d’opérateurs et bien évidemment du mouvement sportif composent le groupe fondateur d’une quarantaine de personnes, préfiguration d’une autorité qui pourrait, un jour, acquérir son indépendance comme l’a fait l’AMA, émanation du CIO et des gouvernements, au début des années 2000.

Jeudi, ils recevront une vingtaine de préconisations émanant des groupes de travail. Les premières devraient recommander l’harmonisation des règlements sportifs en ce qui concerne la prévention et les sanctions, afin que chaque fédération soit tenue de “légiférer” en la matière. Il pourrait s’agir, par exemple, de demander aux fédérations d’interdire à leurs affiliés – sportifs, encadrement mais également entourage – de prendre des paris sur les compétitions auxquelles ils participent comme c’est le cas notamment pour le tennis.

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ège du Comité international olympique à Lausanne en Suisse (Photo : Fabrice Coffrini)

Pénalisation de la corruption sportive

Le CIO devrait par ailleurs inviter les Etats à réguler le secteur des paris sportifs en créant des autorités, sur le modèle de l’Arjel française (autorité de régulation des jeux en ligne), et en encourageant à l’adoption de dispositions pénales pour poursuivre et sanctionner les réseaux, comme la France vient de le faire.

Enfin, les experts devraient encourager les échanges d’informations et d’alertes entre les différentes autorités de régulation, le mouvement sportif et les opérateurs de différents pays sur le modèle de l’accord informel qui existe par exemple entre l’Arjel et son homologue italienne.

“Le CIO est ouvert à toutes les propositions”, estime M. de Kepper au sujet de la création, ou non, d’une agence mondiale qui gérerait la lutte contre les paris illégaux comme le fait l’AMA pour le dopage en unissant les forces du mouvement sportif et des gouvernements. “L’objectif est d’être efficace, la manière est moins importante.”

“Avant de créer une grande agence, il faut avoir des règles unifiées”, renchérit Jean-François Vilotte, président de l’Arjel, qui prône toutefois la création d’une telle institution comme “objectif ultime – et pas dans 15 ans”, des rencontres de Lausanne.