Tunisie : La franchise, une niche d’emplois et de croissance!

franchise-12122011-art.gifLe Salon Tunis Medfranchise a pris fin, ce 9 décembre 2011. En pleins shows
politiques que nous offrent les débats à l’Assemblée nationale constituante,
l’économie veut prendre sa revanche. Une cinquantaine d’entreprises ont pris
part à cette 3ème édition dans un contexte particulier que vit notre pays,
cherchant à redynamiser une économie en mal de repères, et à éviter une crise
dont les conséquences risquent d’être catastrophiques.

Il n’est plus à démontrer que l’investissement constitue un atout de croissance,
un vecteur de création d’emplois et un moyen de revitaliser l’activité
économique. La franchise est à même d’être une niche très intéressante à
développer. D’ailleurs, l’expérience de certaines entreprises tunisiennes l’a
montré. La franchise leur a permis de développer leur activité et d’acquérir une
notoriété.

Potentiel…

Pour Ahmed Louati, chef du service export au sein de l’entreprise Masmoudi, la
franchise offre l’opportunité de faire connaître le produit sur une plus grande
échelle. Cette entreprise compte actuellement dix points de vente en Tunisie
dont deux franchises à Tunis et Sfax. M. Louati affirme que le salon fut d’un
grand intérêt.

«Il y a un grand potentiel à développer la franchise en Tunisie. Beaucoup de
personnes sont intéressées par cette niche qui a l’avantage de stimuler
l’investissement et de favoriser l’emploi», estime-t-il. D’ailleurs,
l’entreprise projette d’ouvrir prochainement deux nouvelles franchises à Tunis
(avenue de Carthage) et Ben Arous (Megrine). A l’étranger, Masmoudi a déjà un
réseau de cinq points de vente en France.

De son côté, l’entreprise Chahia, spécialisée dans l’agroalimentaire, investit
fortement dans cette démarche. Selon Hédi Dhouib, son responsable commercial,
elle a transformé tout son réseau de points de vente en franchises, au nombre de
150 actuellement. Au début, elle confiait ses points de vente à des gérants
libres pour devenir des franchisés. Elle compte également ouvrir de nouvelles
franchises dont deux à Menzah 9 et Aïn Zaghouan, actuellement en cours d’étude.

Mais M. Dhouib reste vigilant. Le choix des franchisés est crucial pour la
réussite d’une franchise. «On cherche de bons franchisés, qui ont la motivation,
l’optimisme et la patience nécessaire pour continuer leur activité. D’ailleurs,
nous leur fournissons la formation, l’accompagnement et le suivi adéquat pour
réussir leur démarche», explique-t-il.

Passion…

Du côté des franchisés, c’est une expérience à partager avec passion. Sihem
Douri, qui gère une franchise de l’enseigne City Sport, se réjouit de cette
expérience. «Le choix du franchiseur est très important pour la réussite. De
notre côté, nous avons choisi le bon franchiseur et nous devons notre réussite à
lui», affirme-t-elle. Son entreprise est devenue “master franchise“, lui
permettant elle aussi de parrainer d’autres franchises et leur offrir formation
et conseil. Une seule entrave, cependant, «une législation lourde et un délai de
dédouanement assez long», regrette-t-elle.

Durant la manifestation, nous avons appris aussi l’ouverture d’une nouvelle
franchise du groupe suisse Swixim, spécialisé dans les services immobiliers.
Fethi Khelif, responsable de Swixim Tunisie, a partagé son expérience lors d’une
intervention au cours du salon. «On a constaté un besoin sur le marché tunisien
dans les services immobiliers. Au départ, cela constituait un challenge
difficile à relever. Mais je pense que le marché est prometteur. On prévoit
d’ouvrir une agence pilote à Tunis en début 2012», précise-t-il. L’ambition de
M. Khelif est de construire un réseau de dix agences.

Formalités…

La dynamique de la franchise s’installe peu à peu en Tunisie. L’intérêt pour le
marché tunisien devrait s’accroître si le cadre juridique devenait plus
favorable. D’où les recommandations formulées par Mounir Mouakhar, président de
la
Chambre de commerce et d’industrie de Tunis
(CCIT). Il s’agit, entre autres,
d’assouplir les formalités administratives et préciser les règles juridiques
avec des textes équilibrés, revoir le cadre juridique, établir une stratégie
pour faciliter la mise en place de la franchise.

Dans le même ordre d’idées, un appel est lancé aux banques de la place afin de
mieux accompagner les franchisés et même à introduire un service de franchise
dans leurs départements. On prévoit, à ce niveau, d’assurer des formations pour
les banquiers dans ce domaine. Il s’agit aussi de s’intéresser aux marchés de
proximité, tels que le marché maghrébin et le marché sub-saharien, lequel
présente du reste de réels potentiels de développement pour les entreprises
tunisiennes.