La BCE doit intervenir davantage ou c’est la crise de 1929, estime Peyrelevade

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ésident du Crédit Lyonnais, en décembre 2007 (Photo : Vincent Nguyen)

[22/11/2011 11:28:38] PARIS (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) doit intervenir davantage sur le marché des dettes publiques, sinon “c’est la crise de 1929”, a estimé mardi le président d’une banque européenne et ancien patron d’une grande banque française, Jean Peyrelevade.

“Si on ne fait pas intervenir la BCE, tout pètera”, la BCE doit “dire publiquement +j’assurerai la liquidité du marché secondaire de la dette souveraine+”, a déclaré M. Peyrelevade, ancien patron du Crédit Lyonnais et actuel président de la banque d’affaires européenne Leonardo, lors d’une conférence de presse.

Alors que le gouvernement français exclut de lancer un troisième plan de rigueur, M. Peyrelevade considère que la France n’est “pas au bout de la rigueur”. “Ce qui a été fait est encore marginal par rapport à ce qui reste à faire”, a-t-il dit.

“Aujourd’hui vous avez le même problème de liquidités” qu’en 2008 lors de la crise des crédits immobiliers à risque (subprimes), “simplement ce ne sont pas la banques mais ce sont les Etats”. “Pourquoi, pour les Etats, il est interdit de faire ce que la BCE a fait pour le système bancaire ?”, a argué M. Peyrelevade.

Il a également estimé que l’Europe avait “raté l’occasion” de créer des euro-obligations (emprunts publics mutualisés entre plusieurs pays de l’Union européenne), et que “ça ne servait plus à rien” vu que “toutes les dettes des Etats sont attaquées”.

Plusieurs gouvernements, dont celui de la France, font pression depuis des semaines pour que la BCE vienne davantage à la rescousse des pays de la zone euro menacés par la crise de la dette. Mais l’institution monétaire de la zone euro, soutenue par l’Allemagne, s’y refuse.

La BCE estime en effet que ce n’est pas à la politique monétaire de financer la dette publique, ce qui menacerait son indépendance et risquerait d’encourager les gouvernements au laxisme budgétaire.