Tunisie : Ennahdha tend la main aux opérateurs du tourisme

ennahdha-tourisme-1011.jpg«Nous sommes convaincus de l’importance du tourisme dans l’économie et nous voulons coopérer avec tous les intervenants pour en étudier la situation et apporter les solutions adéquates pour développer ce secteur pour qu’il occupe une position de leader». Ridha Saïdi, membre du bureau exécutif et responsable… d’Ennahdha, a annoncé la couleur d’entrée de jeu: devant un parterre de près de 300 opérateurs, il a positionné son parti non seulement comme une force amie mais un allié stratégique de l’industrie touristique.

Engagé depuis quelques jours dans une offensive de charme en direction de la communauté des hommes d’affaires, le mouvement Ennahdha a choisi, en raison de la conjoncture particulièrement difficile, d’adresser un message rassurant aux opérateurs du tourisme. Pour ce faire, le parti, arrivé en première position lors des élections de l’Assemblée nationale constituante, le 23 octobre 2011, a invité jeudi 10 novembre 2011 près de 300 hôteliers et agents de voyages à un débat sur la situation et les perspectives du tourisme tunisien, avec Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahdha et son candidat pour le poste de Premier ministre.

Un homme pour qui le tourisme «est l’un des plus importants dans le monde et en Tunisie en particulier».

Aussi Hamadi Jebali a-t-il tenu, dans ce moment particulièrement difficile pour le tourisme tunisien, à «écouter les opérateurs en vue d’un rôle plus important dans le développement économique et social» du pays et à les assurer de «notre entière disponibilité à poursuivre le processus de consultation et de coopération afin d’approfondir la réflexion sur les problèmes et les perspectives de développement du secteur».

Les responsables d’Ennahdha estiment que ce secteur stratégique –avec, souligne Ridha Saïdi, 6% du PIB, 20% des exportations et 10% de la population active- connaît des difficultés «conjoncturelles et structurelles découlant d’une absence de volonté politique en vue de (le) développer». Aussi ont-ils proposé d’œuvrer à «rétablir la confiance de nos partenaires sur les marchés extérieurs», commencer à régler les problèmes structurels, dont l’endettement –à travers la mise sur pied d’une commission mixte regroupant «toutes les parties»-, agir pour diversifier le produit tunisien, libérer le transport aérien –en concluant des accords d’Open sky-, renforcer les marchés traditionnels et le tourisme intérieur, etc.

Heureux de pouvoir enfin s’exprimer librement sur la conduite des affaires de leur secteur, les hôteliers se sont déclarés –par la voix de Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH)- prêts «à collaborer en vue du redressement –écornée depuis plusieurs années- de l’image de la Tunisie» à l’étranger, et de soumettre, à cet effet, une «feuille de route» au prochain gouvernement.

Président de la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV), Mohamed Ali Toumi assure «mettre la main dans celle des dirigeants d’Ennahdha en raison des lourdes responsabilités qu’ils vont devoir porter» et attendre du prochain gouvernement la mise en œuvre des recommandations des études stratégiques du secteur, après leur mise à jour. Il a également demandé la simplification des formalités administratives concernant les investisseurs, les taux de la TVA, de renforcer les moyens du Fonds d’aide à la commercialisation –en mettant à contribution notamment les banques et les compagnies aériennes, etc.

Mais sans disconvenir de toutes ces suggestions, la base des hôteliers et des agents de voyages a appelé à se concentrer sur le plus important en ce moment: l’adoption et la mise en œuvre d’un plan de sauvetage du secteur.

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