Le Pôle démocratique se penche sur la problématique de l’agriculture tunisienne

Par : Tallel

On le savait depuis fort longtemps que l’agriculture tunisienne était confrontée
à des difficultés d’ordre structurel, dues essentiellement à la rareté des
ressources en eau et leur surexploitation. Pourtant, le professeur Ali El Abâab,
spécialiste en développement agricole, cité par la TAP semble considérer que
c’est nouveau.

Participant à un meeting organisé à Tunisie par le Pôle Démocratique Moderniste
(PDM), M. El Abaâb explique que “le schéma de développement agricole en Tunisie
a, malgré les résultats positifs réalisés, montré ses limites sur les plans
économique, environnemental et social et aussi en ce qui concerne la sécurité
alimentaire“.

Pour sa part, un autre expert en développement agricole et rural, Moncef
Zaghdidi, attire l’attention sur certains “indices annonciateurs de dangers qui
augurent mal de l’avenir de l’agriculture et de sa capacité à subvenir aux
besoins des générations futures”. Il estime dans le même ordre d’idées que les
terres agricoles ne sont pas équitablement réparties et rappelle que la Tunisie
dispose de faibles ressources hydraulique 4,8 milliards m3 environ, dont 2,7
milliards m3 d’eaux de surface et 2,1 milliards m3 d’eaux profondes. Pour étayer
ses propos, l’expert indique que seul 1% des agriculteurs exploitent 22% des
terres agricoles en Tunisie alors que 54% des agriculteurs partagent seulement
11% de ces terres.

M. Zaghdidi va plus loin dans son analyse de la situation du secteur, en disant
que 45% des agriculteurs sont illettrés et que 38% parmi eux n’ont pas dépassé
l’école primaire. A ce problème s’ajoute celui du vieillissement de la
population active des agriculteurs dont 43% dépasse la soixantaine.

Après ces constats, écrit la TAP, les deux experts ont recommandé la révision du
schéma de développement agricole et proposé trois pistes de réformes: la
modernisation du secteur via l’utilisation des technologies et l’adoption de
nouvelles techniques agricoles, la mise en place d’une bonne gouvernance du
secteur, et la diversification des activités économiques dans les régions à
vocation agricole, et ce afin de réduire la pression sur les terres agricoles…