La Bourse de Tokyo termine en chute, au plus bas depuis 30 mois

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à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[26/09/2011 06:58:15] TOKYO (AFP) La Bourse de Tokyo a chuté lundi de 2,17% en clôture, à cause d’angoisses persistantes quant à la croissance mondiale et aux finances européennes, sur fond de flambée du yen.

L’indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 186,13 points et terminé à 8.374,13 points, son plus bas niveau depuis le 1er avril 2009.

L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté abandonné 2,11%, lâchant 15,69 points à 728,85 points.

L’activité a été moyenne, avec 2,13 milliards d’actions échangées sur le premier marché.

Les opérateurs se sont montrés déçus du manque de résultat concret de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 jeudi à Washington, ressentant aussi le contrecoup du plongeon vécu le même jour par les places financières européennes et américaines.

La Bourse tokyoïte n’avait pu prendre en compte ces mauvaises nouvelles vendredi, étant restée fermée pour cause de jour férié au Japon.

Les problèmes d’endettement européen, particulièrement ceux de la Grèce, sont restés dans tous les esprits.

“Certains commencent à prendre en compte dans les cotations la possibilité d’un défaut de paiement de la Grèce”, a expliqué Hisatsune Kobayashi, courtier chez SMBC Nikko Securities, cité par Dow Jones Newswires.

Le marché restait aussi fébrile face aux sombres perspectives de la croissance aux Etats-Unis et en Europe et de ses signes d’essoufflement dans les pays émergents.

Les investisseurs avaient de surcroît une raison spécifiquement japonaise de s’angoisser : la force historique du yen. La devise nippone a de nouveau dépassé lundi son plus haut niveau en dix ans face à l’euro et flirté avec son record depuis 1945 vis-à-vis du dollar.

Cette vigueur pèse sur les groupes exportateurs nippons qui voient réduits la valeur de leurs revenus tirés de leurs activités à l’étranger.

Les fabricants d’électronique ont donc une fois encore lourdement chuté: Sony de 4,11% 1.423 yens, Panasonic de 4,08% à 705 yens et Sharp de 4,91% à 581 yens.

Les constructeurs d’automobile les ont imité, dans une moindre mesure: Toyota a dévissé de 1,71% à 2.583 yens, Nissan de 3,58% à 620 yens et Honda de 1,32% à 2.245 yens.

Les craintes d’un ralentissement économique mondiale ont particulièrement affecté l’industrie lourde, Hitachi a baissé de 3,13% à 371 yens, Mitsubishi Heavy Industries de 3,10% à 313 yens et Toshiba de 4,11% à 303 yens.

Idem pour les compagnies sidérurgiques, Nippon Steel a fondu de 4,00% à 216 yens et JFE Holdings de 7,81% à 1.592 yens, la firme d’engins de chantier Komatsu diminuant pour sa part de 3,59% à 1.637 yens.

Le fléchissement des cours de l’or, du brut et des matières premières a fait du mal aux maisons de commerce: Mitsubishi Corporation a plongé de 7,94% à 1.565 yens et Itochu de 7,59% à 743 yens.

Les groupes de télécommunications KDDI et Softbank sont restés ballottés par les rumeurs entourant la possible fin de l’exclusivité dont bénéfice Softbank sur la commercialisation de l’iPhone d’Apple au Japon.

Un journal a affirmé jeudi que KDDI allait lui aussi vendre le nouveau smartphone du groupe américain, l’iPhone 5, mais la firme nippone s’est refusé lundi à tout commentaire à ce sujet. Dans le flou, le titre KDDI a plongé de 8,01% à 574.000 yens.

Softbank a continué de souffrir de ces discussions, la fin de ce monopole de facto pouvant lui coûter cher: son action a cédé 5,04% à 2.167 yens.