Tunisie : Une ONG danoise veut réduire les tensions entre la population et les réfugiés à Benguerdane

choucha-2.jpgLe Danish Refugee Council (DRC, Council Danois des Réfugiés), opérant dans les camps de réfugiés de Choucha et Al Hayat à Benguerdane depuis mars 2011, voudrait mettre en œuvre dans cette ville des actions «adéquates et fructueuses afin de réduire les tensions entre la population et les réfugiés» qui ont mené en mai dernier à la destruction du camp de Choucha par des habitants de la région.

A cet effet, le DRC cherche à recruter un consultant expérimenté appelé à «diagnostiquer la situation actuelle à Benguerdane, identifier les besoins et formuler des recommandations à programmer par la suite «en conformité avec le mandat» de l’ONG danoise «dans l’intérêt des habitants de la région et des réfugiés». Cet expert, dont la mission durera un mois à partir de la mi-septembre, devra coordonner et collaborer avec les deux parties, ainsi qu’avec le DRC, la représentation du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, et les acteurs de la société civile.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 900.000 personnes ont franchi la frontière venant de Libye pour entrer en Tunisie, dont 647.939 Libyens et 203.862 Nationaux de pays tiers (NPT). Depuis le début du conflit en Libye, la plupart des réfugiés arrivés en Tunisie étaient des travailleurs migrants en transit. Toutefois, il reste dans le pays un nombre substantiel de personnes originaires de pays en conflit et/ou fuyant la persécution. Le HCR a enregistré 3 809 parmi elles 1.635 réfugiés et 2.174 demandeurs d’asile. Le HCR –dont l’opération dans le sud de la Tunisie assure protection et assistance humanitaire aux nationaux de pays tiers dans le camp de Choucha près de Ras Jedir et aux réfugiés libyens- est en train de traiter les demandes d’asile en cherchant des solutions durables, notamment à travers la réinstallation dans des pays tiers.

Par ailleurs, on estime que près de 70% des Libyens entrés en Tunisie sont rentrés en Libye, et il n’en resterait, selon des sources gouvernementales tunisiennes auxquelles se réfère le HCR, que 90.000.

En raison de leurs forts liens économiques, sociaux et culturels avec la Tunisie, une vaste majorité de ces 90.000 Libyens réside dans des zones urbaines et moins de 1% (137 personnes) est installé dans trois camps dans le gouvernorat de Tataouine (camp du HCR à Remada, camp des Emirats Arabes Unis à Dhehiba et camp du Qatar à Tataouine).

De l’aveu de toutes les organisations internationales et du HCR en particulier, «le peuple tunisien et son gouvernement ont, depuis le début du flux de réfugiés venant de Libye, mis en place un généreux effort humanitaire, évitant ainsi une crise humanitaire. La politique de la porte du gouvernement tunisien et l’hospitalité accordée aux réfugiés a été exemplaire et demeure en vigueur.

De ce fait, les incidents qui se sont produits en mai dernier au camp de Choucha ne remettent pas en cause ce généreux engagement puisqu’ils se sont produits après que des réfugiés ont bloqué la route reliant Benguerdane à Ras Jedir.

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