L’extension des autoroutes : le cheval de bataille d’Eiffage pour croître

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é des Autoroutes Paris Rhin Rhone (APRR) travaille devant des écrans de contôle au PC de sécurité, le 29 juillet à Dijon (Photo : Jeff Pachoud)

[01/09/2011 16:58:10] PARIS (AFP) Très chahuté en Bourse, Eiffage, troisième groupe français de BTP, mise sur un allongement des concessions et sur l’extension de son réseau autoroutier, notamment pour les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR).

“Il faut oublier l’idée que le développement des autoroutes va s’arrêter alors que le nombre d’automobiles continue d’augmenter”, a affirmé jeudi Pierre Berger, le directeur général du groupe, pour sa première conférence de presse en solo, sans la présence du fondateur et président du groupe, Jean-François Roverato.

M. Berger a révélé que des discussions avaient commencé avec les pouvoirs publics “pour des travaux complémentaires” sur les autoroutes existantes “et une extension du réseau” même s’il n’a “pas l’idée d’étendre tous azimuts le réseau autoroutier”.

En contrepartie des investissements envisagés par Eiffage, M. Berger envisage une augmentation supplémentaire des tarifs des péages, soit une extension de la durée des concessions (2032 pour APRR), ou une combinaison des deux, car, selon lui, “il est plus logique de faire payer les utilisateurs que les contribuables”.

Parmi les extensions envisagées, le directeur général cite des raccordements au périphérique de Lyon et des tronçons entre l’est et l’ouest de la France. Sur la célèbre autoroute A6 (Paris-Lyon), M. Berger propose de prendre en charge la réfection et l’entretien de la partie située au nord de Fontainebleau, très dégradée, même si le premier péage resterait situé au sud de cette ville de Seine-et-Marne.

Peu touché par la crise, le trafic autoroutier résiste bien même si celui a été cet été “un peu décevant” pour Eiffage, les Français ayant pris un peu moins leurs voitures pour partir en vacances que prévu en raison notamment de l’augmentation des prix des carburants.

Au premier semestre, les recettes tirées des péages d’AREA, d’APRR (avec 3 nouveaux tronçons) et la nouvelle autoroute A65 Pau-Langon, ont progressé de 4,5% par rapport au semestre correspondant de 2010. Mais il est envisagé “que le trafic sera moins dynamique au second semestre”.

“Les autoroutes gagnent de l’argent pour désendetter le groupe”, reconnaît M. Berger qui se félicite des 358 millions d’euros de résultat opérationnel courant (+16,2%) et du taux de 65% de résultat brut d’exploitation atteint au premier semestre.

M. Berger a d’ailleurs un “rendez-vous important” le 12 et 13 septembre avec les banquiers pour examiner le besoin de refinancement d’un groupe qui s’était très endetté pour acheter le droit d’exploiter des concessions d’autoroutes.

Pour profiter pleinement d’APRR et le retirer de la Bourse, l?offre publique de rachat (OPR), du consortium Eiffarie –composé a égalité par Eiffage et la la banque australienne Macquarie — qui en détient 98% sur les titres a été rouverte, au prix de 52,32 euros par action, du 29 août au 9 septembre malgré l’opposition du conseil général de Saône-et-Loire, présidé par Arnaud Montebourg (PS), qui possède 0,025% du capital.

La cour d’appel de Paris doit rendre un jugement sur le fond de cette affaire en octobre, a indiqué M. Berger.

Malgré un carnet de commandes record (11,3 milliards d’euros fin juin qui représente 11,7 mois d’activité), sans prendre en compte le contrat de construction et de concession de 25 ans pour la LGV Bretagne-Pays de la Loire (Le Mans-Rennes) signé fin juillet, les perspectives d’Eiffage n’ont pas séduit les marchés financiers.

L’action a abandonné jeudi 17,58% à 27,94 euros, la plus forte baisse du SBF-120, dans un marché en hausse de 0,28%.

La diversification vers les concessions réserve en effet des surprises comme les litiges financiers, encore en cours, sur la construction du centre hospitalier sud-francilien (CHSF) à Evry (Essonne) et de la LGV Perpignan-Figueras (Espagne).