Malgré le blues de l’économie, les profits du secteur minier sont au sommet

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ège du géant anglo-australien du secteur minier, BHP Billiton, à Melbourne le 15 juillet 2011 (Photo : William West)

[24/08/2011 10:33:53] LONDRES (AFP) Malgré le ralentissement en cours de l’économie mondiale, les bénéfices des producteurs de matières premières franchissent de nouveaux sommets grâce à la croissance effrénée de la Chine, qui a offert au géant anglo-australien du secteur, BHP Billiton, des bénéfices historiques.

BHP a annoncé ce mercredi une envolée de 86% de son bénéfice net sur son exercice 2010-2011 achevé fin juin, à 23,65 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires qui a grimpé de 36% à 71,74 milliards.

Ces énormes profits, équivalents au Produit intérieur brut annuel de la Lettonie, sont les plus élevés jamais réalisés par une société du secteur minier. BHP a largement battu son rival brésilien Vale, qui avait fait état il y a trois mois d’un bénéfice annuel de 17,3 milliards.

Les résultats spectaculaires de BHP s’expliquent par de bonnes performances opérationnelles, la production de quatre des matières premières extraites par le groupe ayant atteint de nouveaux sommets.

A cela s’est ajoutée une progression de ses prix de vente, notamment ceux du minerai de fer qui bénéficie d’une augmentation continuelle de la fabrication d’acier en Chine, sous l’effet d’une demande insatiable. D’après les calculs de BHP, la sidérurgie chinoise à elle seule a gonflé ses bénéfices de 11 milliards.

Ces profits astronomiques peuvent toutefois sembler paradoxaux, alors que les économies développées subissent un ralentissement brutal, ce qui fait craindre un retour des Etats-Unis et de la zone euro en récession et a plongé les marchés boursiers dans la tourmente.

Mais les groupes miniers peuvent compter sur le maintien d’une forte croissance dans les pays émergents, leur principal moteur de bénéfices.

Ainsi, BHP Billiton “attend une demande solide à court et à moyen terme pour les matières premières, soutenue par l’industrialisation et l’urbanisation accélérées en Chine”, ont commenté les analystes de la maison de courtage Dolmen. Le groupe n’a même pas encore constaté les effets du durcissement de la politique monétaire par les autorités chinoise, qui veulent éviter une surchauffe de leur économie.

Enfin, des goulets d’étranglement risquent de continuer à soutenir les cours des matières premières, les groupes miniers peinant à suivre l’envolée de la demande, malgré des investissement colossaux pour créer de nouvelles mines et agrandir les anciennes.

Outre l’envolée des bénéfices de BHP et de ses concurrents, le bouillonnement de l’industrie minière se traduit aussi par une course effrénée aux acquisitions, les grands acteurs ayant de plus en plus recours à des opérations de croissance externe pour étoffer leur production, faute d’arriver à la développer en interne aussi vite qu’ils le voudraient.

BHP Billiton participe activement à ces grandes manoeuvres. Il vient de racheter le producteur américain de gaz de schiste Petrohawk pour 15,1 milliards de dollars.

Et le boom de la sidérurgie chinoise alimente en particulier une ruée sur les producteurs de charbon, indispensable pour alimenter les hauts-fourneaux et transformer le minerai de fer en acier. D’après la presse britannique, une bataille se profile entre Arcelor Mittal et Anglo American pour le rachat du groupe australien Macarthur Coal, qui produit une forme de charbon pulvérisé destiné à la sidérurgie.

Enfin, les craintes économiques ont provoqué une ruée des investisseurs vers l’or et une course aux sommets des prix des métaux précieux, propre à conforter les résultats des groupes miniers les plus diversifiés, comme BHP ou son compatriote Rio Tinto.