EXCLUSIF AFP – Immolation à France Télécom : le PDG veut reconnaître l’accident de service

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éphane Richard lors du G8 à Deauville, le 26 mai 2011 (Photo : Thomas Coex)

[01/06/2011 13:29:20] PARIS (AFP) Le PDG de France Télécom-Orange, Stéphane Richard, a demandé que le suicide d’un de ses salariés, qui s’est immolé par le feu le 26 avril à Mérignac (Gironde), soit reconnu “sans attendre” comme un “accident de service”, a annoncé mercredi la direction du groupe à l’AFP.

Stéphane Richard “a demandé à ce que soit engagée la procédure conduisant à la reconnaissance du suicide” comme “un accident de service”, a indiqué le groupe.

L’employé, qui avait le statut de fonctionnaire, a mis fin à ses jours en s’immolant par le feu sur le parking du site de France Télécom-Orange de Mérignac.

La reconnaissance d’un suicide comme accident de travail (ou accident de service pour les fonctionnaires) donne droit pour son conjoint à une indemnisation par la Sécurité sociale. Cette indemnisation peut être majorée en cas de reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur et complétée par une réparation de ce dernier.

La décision annoncée par le PDG de France Télécom “fait suite au rapport de M. Jean-François Colin, responsable de la structure de médiation et de soutien, demandé quelques jours après le suicide”, a expliqué la direction.

“Dans ce rapport, Jean-François Colin souligne les difficultés professionnelles” ressenties par le salarié “à différents moments de sa carrière et l’impact que cela a pu avoir sur lui”, a-t-elle ajouté.

“Même si en l’état, aucun élément ne permet de connaître l’ensemble des raisons du suicide” du salarié, “les circonstances de sa disparition tragique sur un site de France Télécom le jour de la reprise du travail constituent une présomption d’imputabilité de son décès à l’exercice de son activité”, poursuit le groupe.

“Sur la base de cette recommandation et sans attendre les résultats des autres enquêtes en cours (justice, CHSCT)”, Stéphane Richard “demande à ce que l’imputabilité au service de ce drame soit prononcée afin d’engager le processus d’indemnisation de la famille”.