Aux Etats-Unis, la Tunisie de la révolution peut mieux se vendre

Oui, les Etats-Unis s’intéressent à la Tunisie, non pas en tant que site
géostratégique important seulement mais également en tant que relais pour la
conquête d’autres marchés, ceux d’Afrique par exemple.

Lors de la visite d’Hillary Clinton qui était accompagnée de la présidente d’OPIC
(Overseas private investment Corporation) -l’organisme qui soutient les
investissements américains à l’étranger-, il a été annoncé le déblocage de 2
milliards de dollars d’investissements pour la région
MENA qui comprend la
Tunisie. Des opportunités s’offrent donc pour les compagnies intéressées.

«Nous mettons à la disposition de nos compagnies nombre de programmes pour
soutenir leur investissement à l’étranger ou le commerce bilatéral. En tant que
secteur public, nous essayons de communiquer, de diffuser des informations à
propos des opportunités d’échanges avec la Tunisie», indique Isabel Rioja-Scott,
attachée commerciale à l’ambassade des Etats-Unis

Les délégations d’hommes d’affaires américains et les missions économiques
américaines ont commencé à affluer sur la Tunisie depuis plus de deux ans déjà…

La révolution a fait ce qu’il faut pour que le site soit enfin connu et reconnu
sur le sol américain. La dernière mission en date est celle organisée
conjointement par l’ambassade des Etats-Unis en coopération avec la
TACC
(Chambre tuniso-américaine de commerce) et la Chambre de commerce et d’industrie
de Tunis (CCIT) ainsi que l’UTICA.

En effet, du 28 au 29 mars 2011, une délégation commerciale et
d’investissements, conduite par Suresh Kumar, directeur général du service
commercial à l’étranger et secrétaire d’Etat adjoint du Département américain au
Commerce, a séjourné à Tunis. 10 sociétés spécialisées dans l’énergie solaire,
les équipements de sécurité, les Fonds d’investissements, les technologies de
télécommunication et la défense et sécurité ont pu rencontrer des hommes
d’affaires tunisiens soucieux de se lancer dans des projets de partenariat et se
sont intéressés au potentiel de la Tunisie en matière d’investissement.

Précisons que les investissements US en Tunisie en 2009 s’élevaient à 62,9
millions de dollars, et secteurs énergétiques compris, la totalité des
investissements entre 1994 et 2009 étant de l’ordre de 1,167 milliard de
dollars. 75 compagnies américaines sont présentes sur le sol tunisien et
emploient près de 19.000 personnes y compris dans les secteurs énergétiques,
ceux qui bénéficient le plus des intérêts américains puisque les investissements
hors énergie en 2009 n’ont pas dépassé les 2,74 millions de dollars et ont créé
tout juste 401 emplois.

La dernière mission qui comptait des entreprises de l’envergure de Cisco, First
Solar INC, Areva, Raytheon, DatacardGroup et Motorolla marque le retour d’un
certain nombre d’entreprises qui ont déjà visité la Tunisie pas plus que l’année
dernière et annoncent un intérêt plus que certains par les investisseurs
américains pour le site.

Pour Isabel Rioja-Scott, «les compagnies aériennes qui sont déjà venues, celles
qui s’intéressent nouvellement au site veulent comprendre la nouvelle Tunisie,
ses potentialités d’investissements, ce qui est très positif en lui-même». Les
changements récents en Tunisie suscitent la curiosité des compagnies américaines
qui ont besoin de découvrir de visu la réalité du terrain.

«L’intérêt c’est de permettre une meilleure connaissance de la législation, des
opportunités, les croissances enregistrées ces dernières années au niveau des
échanges commerciaux sont substantielles, l’image de la Tunisie aux Etats-Unis
est positive, on la voit comme étant la première révolution arabe».

Un programme d’assistance technique en direction de la Tunisie a été mis en
place. 20 millions de dollars est le montant accordé dans le cadre du programme
bilatéral entre les deux pays par les USA. Toutefois, des accords d’open sky
seront les meilleurs arguments pour développer les échanges entre les USA et la
Tunisie.