Tunisie – Ministère des Finances : Des mesures financières et fiscales… et des incertitudes

Les régions ont eu la part du lion en matière de mesures d’encouragement. Le
budget de l’Etat sera révisé ainsi que la loi des finances 2011 avec une
réallocation significative des dépenses en faveur des zones et régions
prioritaires à la lumière des demandes exprimées par les régions.

Parmi les mesures pertinentes, des dotations budgétaires aux autorités
régionales pour actionner localement les mécanismes de l’emploi et les aides
sociales, tout en adoptant des procédures qui allient rapidité, transparence et
équité.

Pour assurer une gestion transparente et efficace des budgets, les conseils
régionaux seront dissous et seront remplacés par des représentations spéciales
impliquant la société civile et les compétences locales.

Pour créer des emplois dans les régions, l’Etat appuiera la réalisation des
grands projets et des projets pilotes dans le domaine des TIC dans les régions.

Sur le plan social et suite à la découverte de la situation de dénuement et de
misère dans les régions totalement marginalisées pendant des années, les aides
aux familles nécessiteuses couvriront toutes les familles vivant en dessous du
seuil de pauvreté, soit 185.000 familles.

Des microcrédits ou des dotations pour l’amélioration du logement seront
accordés à 20.000 familles. Quant à ceux qui sont rentrés d’urgence de Libye,
ils bénéficieront de 400 dinars par personne et 600 dinars par famille ainsi que
de facilités pour l’accès aux financements.

Pour ce qui est de la société civile et afin de cadrer les actions entreprises
par les associations et les fondations caritatives, un cadre juridique sera
élaboré.

Révolution ne veut pas dire chaos

Et, dans le but de répondre aux attentes légitimes des salariés tout en
préservant la compétitivité des entreprises dans le cadre de négociations
sociales structurées, le gouvernement provisoire appelle au démarrage des
négociations sociales. Ceci étant, estime Jalloul Ayed, «le développement n’est
pas que l’affaire de l’Etat, il est l’affaire de tous. Il concerne un secteur
privé national et international entreprenant et respectant des règles du jeu
garantissant la transparence. Il implique aussi un rôle central du citoyen,
d’une société civile active dans toutes ses composantes. C’est pourquoi, il est
de notre devoir de lancer un appel solennel au peuple tunisien pour le travail
et l’effort car le soutien à la révolution et à la démocratie passe par la
sauvegarde de notre économie».

Révolution ne veut pas dire chaos. Et l’histoire a démontré que des révolutions
ont échoué à cause de surenchères qui ont mis à mal leurs économies, a-t-il
indiqué en appelant à la mobilisation de toute la société civile pour la
préservation et le développement de l’emploi et une meilleure répartition des
fruits de la croissance dans le cadre d’un nouveau contrat social, meilleure
garantie pour la sauvegarde de notre révolution.