Tunisie : Le ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi a-t-il été limogé?

Les deux présentateurs du journal de 20 heures d’Al Wattanya 1 auront tout essayé, le chargé de la presse au ministère de l’Intérieur, Naji Zaïri n’a pas pipé mot, lundi 28 mars 2011, au sujet du remplacement de Farhat Rajhi par M. Habib Essid.

S’agit-il d’un limogeage? Certains observateurs ne sont pas loin de le penser. Pourquoi? Parce que le Premier ministre du gouvernement de transition, Béji Caïd Essebsi, serait, depuis quelques temps déjà, mécontent de la gestion du ministère de l’Intérieur par M. Rajhi. Certes, nous dit-on, les deux hommes s’apprécient, mais la politique a ses règles de fonctionnement.

Mais qu’est-ce qui a fait précisément décider le Premier ministre du gouvernement de transition, qui n’a pas manqué de signifier qui est l’origine de la décision, à faire remplacer M. Rajhi et le lundi 28 mars 2011? La goute qui a fait déborder le vase est l’incident qui s’est déroulé dans le sud tunisien, dans le gouvernorat de Kébili. Quand pas moins de 37 ambassadeurs, invités par le ministre du Tourisme dans cette partie du pays pour doper l’activité touristique, ont été agressés le week-end des 26 et 27 mars 2011.

Pour Béji Caïd Essebsi, cet incident nécessitait une réaction forte pour rassurer l’opinion publique. Ayant dirigé le ministère de l’Intérieur, il a certainement pensé que les choses auraient pu être autres si ce département était dirigé avec plus de fermeté. M. Rajhi, qui a bonne presse pour avoir toujours défendu la rigueur dans la gestion de son département, n’est pas toujours perçu également comme un homme de poigne. La fonction est ainsi faite!

M. Essid est-il l’homme de la situation? Certains observateurs le pensent. Le choix serait ainsi adéquat tant l’homme a beaucoup de «qualité». D’abord, il connaît bien la maison pour avoir été un haut responsable du ministère de l’Intérieur. Et pendant trois années. Où il a gardé des amis, mais aussi la réputation d’un grand travailleur et d’un homme rigoureux.

Ensuite, une connaissance des questions du développement régional. Outre le fait d’avoir occupé des responsabilités au sein du monde agricole, il maîtrise le terrain pour avoir dirigé des entreprises opérant notamment dans le sud tunisien.

Enfin, il a une expérience à l’international qui ne pourrait que l’aider dans un domaine où tout se mondialise, notamment en matière de crimes et délits.

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