Tunisie : Le RCD est-il parti sans laisser de traces?

On vient de faire sortir le
RCD par la grande porte, sans les honneurs. Mais ne
vous demandez-vous pas s’il risque de revenir par la petite porte? Si vous vous
posez la question, vous n’avez pas du tout tort car c’est dans le silence le
plus total que des anciens de cette ”institution” déposent des demandes de
visas pour de nouveaux partis politiques. On va juste vous en citer deux…

Le premier, c’est l’Union démocratique populaire (UDP), une nouvelle formation
politique dont le porte-parole, M. Naceur Chouaiekh, ancien député RCD, dit que
plusieurs acteurs de la vie politique de tous horizons (anciens membres de la
Chambre des députés, anciens officiels mis dans le frigo par l’ancien régime,
intellectuels, société civile… venant d’une douzaine de gouvernorats dont Sidi
Bouzid, Le Kef, Gafsa, Kasserine et à grande majorité d’ex-RCD.

Le second, c’est le parti ‘Al Watan’, fondé par 12 personnes: des chefs
d’entreprise, professions libérales, cadres, universitaires, doctorants et même
de simples salariés et des étudiants. Tous des ”indépendants”… mais menés
par deux vieux loups de la ”maison”: Mohamed Jegham et Ahmed Friaâ.

Ces deux partis ne sont ni les premiers ni les derniers à revenir par la petite
porte. On n’a pas fini d’entendre parler de l’ex-RCD mais, pour relativiser un
peu les choses, il faut bien se rendre compte de deux points essentiels.

D’abord, si quelqu’un imagine que plus de deux millions de RCDistes vont
s’évanouir comme ça dans la nature, il se trompe lourdement. Mais, second point,
plus jamais aucun clone de l’ex-RCD n’aura ni la taille, ni le nombre
d’adhérents, ni la notoriété de l’ancien parti. Un point d’équilibre naturel,
quoi!