Tunisie – Région Arabe : Les Américains sur les dents !

region-arabe-02032011.jpgQue se passe-t-il au large de la Libye? Pourquoi 40 navires de guerre battant
pavillon US, avec 21.000 hommes, 175 avions de combat, des missiles balistiques
et tout le bataclan ont-ils quitté leur port d’attache à Gaeta (Italie), pour
prendre position en profondeur dans le Golfe de Syrte ?

Il faut d’abord bien comprendre la signification de ce que ni la Tunisie ni
l’Egypte n’ont eu besoin de l’intervention de la 6ème flotte US pour préserver
l’intégrité nationale, car il a suffi de quelques semaines pour que le pouvoir
passe vers les mains de la Révolution, prenant tout le monde de court et mettant
fin à toute possibilité de guerre civile. Deux pôles stratégiques qui semblent
échapper à la sphère US qui a tellement manqué de réactivité dans les deux cas
que les analystes américains mettront des années à décanter la totalité du
système du renseignement US avant d’arriver à quelques réponses.

Sur les dents, les Américains ne vont donc sûrement pas lâcher la Libye, au
moins pour quatre raisons.

D’abord pour ne plus être la risée de la communauté internationale du
renseignement après ce que nous avons évoqué plus haut. Deux, pour l’importance
évidente de la Libye dans le domaine des ressources mondiales de pétrole. Trois,
pour disposer d’une option sur deux autres pertes sèches dans la région,
c’est-à-dire le Bahreïn avec deux bases navales US (5ème Flotte, et Central
Command) et une base au Yémen. Quatre, pour jouer une forte carte de pression et
arrêter les massacres en Libye alors que la communauté internationale se tourne
naturellement vers les USA; et aussi pour garder une petite porte ouverte à
Gaddafi s’il a l’intelligence de partir en exil.

De son quartier général à bord de l’USS-Mount Whitney, la vice-amiral Harris est
donc en attente des ordres de son commandant-en-chef, le président Barak Obama.
C’est de là que viendra le dernier mot, pas des discours de la secrétaire d’Etat
Hillary Clinton qui ne cesse de parler d’options ceci, d’options cela.

Une clef pour saisir le sens de toute cette complication militaro-présidentielle
US, plutôt une question: les Américains sont-ils prêts à ”perdre” la Libye
comme ils ont ”perdu” la Tunisie et l’Egypte?!