Tunisie : Qu’est-ce qui s’est passé mardi au ministère de l’Intérieur?

Le ministre de l’Intérieur, M. Farhat Rajhi, s’est longuement exprimé mardi soir (1er février) sur la chaîne Hannibal pour expliquer les dessous de soubresauts qu’a connus le ministère de l’Intérieur ces deux derniers jours.

Ainsi, il a annoncé avoir mis à la retraite presque tout l’establishment du ministère –une quarantaine de cadres supérieurs qui chapeautaient tous les services clés ont été mis à la retraite. Ce mouvement de «nettoyage» est considéré comme nécessaire par tous les observateurs et par la troupe même des policiers de divers services qui n’ont pas caché dans diverses manifestations leurs suspicions envers certains supérieurs mis en place par l’ancien régime.

Le mouvement a touché plusieurs directions: celles de la sûreté nationale, de la sécurité publique, des services spéciaux, des services techniques, de la formation, des unités d’intervention, de la sécurité du chef de l’Etat et des personnalités officielles, l’Inspection générale de la sûreté nationale, l’Ecole supérieure des forces de sécurité intérieure, la mutuelle des fonctionnaires de la sûreté nationale des établissements pénitentiaires et la Direction centrale des opérations.

Dans la foulée, il y a eu également l’arrestation, une seconde fois, de l’ancien ministre de l’Intérieur, Rafik Haj Kacem, et ce dans le cadre d’une enquête en cours sur l’assaut donné par certains policiers sur le bureau du ministre lui-même. Un général de l’armée a été nommé à la tète de la très sensible Direction générale de la Sureté Nationale.

Le ministre a annoncé auparavant avoir pris une série de mesures en faveur des agents de la sécurité intérieure en vue d’améliorer leur situation matérielle et entamé l’élaboration d’un projet de loi pour la création d’un syndicat indépendant pour défendre leurs droits et intérêts, parallèlement à la révision du statut des forces de sécurité intérieure, au même titre de ce qui a été décidé pour d’autres services actifs.

Le ministère a pris par ailleurs l’initiative de réhabiliter les agents qui ont été radiés –injustement- en les intégrant dans leurs services d’origine.