Feu vert pour une commission d’enquête sur l’industrie ferroviaire

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égionaux (TER) de la région Basse-Normandie sont à quai, le 16 août 2005, en gare de Caen. (Photo : Mychele Daniau)

[08/12/2010 18:24:43] PARIS (AFP) L’Assemblée nationale a donné mercredi son feu vert à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la situation de l’industrie ferroviaire française et notamment de ses PME/PMI sous-traitantes, à l’initiative des députés communistes, Verts et du Parti de gauche.

Le groupe GDR a utilisé son droit de tirage, qui permet, une fois par session, à chaque groupe parlementaire d’obtenir sans condition une commission d’enquête. L’UMP et le Nouveau centre se sont abstenus.

“Equipementiers et sous-traitants tirent la sonnette d’alarme”, s’est inquiété le député PCF Alain Bocquet, particulièrement sensible à une industrie très présente dans le nord de la France. Qui plus est pour un mode de transport “moins cher et largement plus écologique” à l’heure de “la transition écologique et sociale” de la France, a-t-il insisté.

Il a ainsi repris l’interrogation de l’association des industries ferroviaires du Nord-Pas-de-Calais: “Quand Alstom et Bombardier ont des programmes pour dix ans, pourquoi les équipementiers n’ont-ils eux de commandes que pour un an ?”.

M. Bocquet avait souligné la semaine dernière la tendance de cette industrie, numéro deux en Europe depuis 2008, à aligner ses pratiques sur celle de l’automobile, dont les sous-traitants ont souffert ces dernières années.

“Que pèseront très vite les stratégies délocalisatrices des grands constructeurs face à des géants asiatiques disposant demain des hommes, des savoir-faire, des technologies, et des marchés, qu’on leur livre ?”, a-t-il poursuivi.

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ée d’une usine Alstom à Reichshoffen le 25 octobre 2006 (Photo : Frederick Florin)

Mettant en avant le niveau “exceptionnel” des commandes de la SNCF, de la RATP mais aussi des régions où le tramway fait recette, M. Bocquet a plaidé pour que “l’argent public crée de l’emploi et pas du chômage”. Il a également milité pour la création d’un “pôle industriel ferroviaire du fret”.

Les socialistes ont “appuyé cette démarche”, par la voix de Jean Grellier, qui a dénoncé les pratiques de “l’enchère inversée” ou du “déréférencement”.

Francis Hillmeyer (Nouveau Centre) a lui aussi évoqué “le phénomène de délocalisation” vers les pays émergents qui n’a “pas été ralenti par la crise”. “Face à la Chine qui investit 50 milliards d’euros par an, l’Europe doit se serrer les coudes”, a-t-il exhorté.

Selon les chiffres cités lors de ce débat, l’industrie ferroviaire française réalise un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros par an et représente 17.000 emplois directs.

Mais pour Jean-Marie Binetruy (UMP), le constat de M. Bocquet est “bien pessimiste”. Pour lui, le gouvernement et sa majorité ont “déjà adopté des mesures concrètes”. Et d’évoquer le “sauvetage d’Alstom par Nicolas Sarkozy ministre de l’Economie”, “les états généraux de l’Industrie” ou encore la nomination d’un médiateur de la sous-traitance.