L’Oréal veut mettre l’accent sur la recherche dans les pays émergents

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ège de L’Oréal à Clichy, le 23 juillet 2010 (Photo : Aurore Marechal)

[08/12/2010 16:33:17] PARIS (AFP) Le géant des cosmétiques L’Oréal veut multiplier les centres de recherche dans les pays émergents, pour adapter au mieux ses nouveaux produits à cette clientèle, avec toujours l’objectif de conquérir un milliard de clients supplémentaires en dix ans.

“Le basculement du marché cosmétique mondial est en train de s’opérer sous nos yeux”, a estimé mercredi lors d’une conférence de presse Laurent Attal, vice-président et directeur général recherche et innovation de L’Oréal.

Au premier semestre, les pays émergents ont représenté 53% de l’ensemble du marché mondial des cosmétiques, et ont pesé pour 87% dans sa croissance. Sur la même période, la Chine est devenue le 3e marché pour le numéro un mondial des cosmétiques, derrière la France et les Etats-Unis.

Plus généralement, la zone “nouveaux marchés” devrait très bientôt devenir la plus importante en termes de ventes pour L’Oréal, devant l’Europe de l’Ouest.

Pour accentuer cette tendance, et afin de réaliser l’objectif –martelé depuis plusieurs mois– de conquérir un milliard de nouveaux consommateurs d’ici 2020, le groupe entend désormais accélérer le développement de centres de recherche dans ces pays, au plus près de ses nouveaux clients.

A l’heure actuelle pourtant, seuls 10% des quelque 3.300 chercheurs que compte le groupe sont basés dans les pays émergents. L’Oréal compte au total dans le monde 18 centres de recherche et 13 centres chargés d’évaluer les souhaits ou les avis des consommateurs sur ses produits.

Et si le groupe a annoncé mercredi son intention d’implanter des pôles de recherche plus importants –des “hubs recherche et innovation”– dans chaque grande région du monde, il n’en compte pour le moment qu’un, basé en Asie.

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é L’Oréal à Clichy, en juillet 2010 (Photo : Boris Horvat)

L’objectif, résume M. Attal, est de “connaître les nouveaux consommateurs là où ils sont, dans leurs habitudes intimes de beauté”, afin de développer au mieux des produits répondant d’abord à leurs attentes.

“La diversité des populations en Asie doit nous amener à comprendre les spécificités locales et régionales en cosmétique”, souligne le directeur du premier “hub” asiatique de L’Oréal Stéphane Ortiz, évoquant aussi bien les spécificités physiques (liées aux différents types de peau, de cuir chevelu…) que les différences dans les habitudes de beauté.

“Nous souhaitions développer un baume à lèvres pour l’Asie”, raconte-t-il. “En Europe et aux Etats-Unis, les consommatrices sont à la recherche d’un produit épais, qui n’est pas brillant; mais en Asie, il y a aussi un aspect visuel important, le fait que les lèvres soient très brillantes”, souligne-t-il.

Le groupe a donc logiquement opté pour une solution de ce type en direction de ces consommateurs asiatiques.

“C’est en Chine qu’on innove pour les consommateurs chinois, pas à Paris. (…) Il faut innover là où le consommateur se trouve”, martèle M. Attal. “Mais dans un deuxième temps, l’innovation peur être étendue aux autres régions du monde”, poursuit-il, évoquant l’exemple d’un shampooing développé spécifiquement à destination des consommateurs brésiliens et lancé “avec succès” cette année ailleurs dans le monde.