General Motors proche du record aux Etats-Unis pour son introduction en Bourse

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à l’assemblage d’une voiture GM, le 28 octobre 2010 à Lansing, Michigan (Photo : Bill Pugliano)

[16/11/2010 17:18:34] NEW YORK (AFP) Le premier constructeur automobile américain, General Motors (GM), a augmenté mardi le prix des actions qu’il compte mettre en Bourse jeudi et pourrait ainsi lever quelque 18,45 milliards de dollars, tout près du record établi par Visa en 2008.

Alors que le constructeur avait jusqu’à présent annoncé que des actions ordinaires seraient offertes à la vente pour un prix compris entre 26 et 29 dollars, il a dévoilé mardi une nouvelle fourchette, de 32 à 33 dollars, face à la forte demande des investisseurs.

Le prix définitif des actions doit être fixé à la veille de l’opération, donc mercredi, pour une première cotation attendue le lendemain.

GM compte également offrir non plus 3 mais 4 milliards de dollars d’actions préférentielles, sans compter d’éventuels titres supplémentaires mis en vente en cas de forte demande.

Combinées, ces annonces signifient que l’opération d’entrée en Bourse, qui devrait avoir lieu jeudi, pourrait permettre à GM de vendre pour jusqu’à 18,45 milliards de dollars de titres au total, si l’on tient compte des options de surallocation (émissions d’actions supplémentaires) pour les actions ordinaires et préférentielles.

Ce montant s’approche de celui de la plus grosse introduction en Bourse jamais réalisée aux Etats-Unis, celle de Visa en 2008, qui avait levé 19,7 milliards de dollars en tenant compte de toutes les options de surallocation.

Pour les analystes, l’offre semble d’ores et déjà un succès pour l’ex-fleuron de l’indice Dow Jones Industrial Average (DJIA), sorti de la cote au moment de son dépôt de bilan en juin 2009, et qui était coté sous le symbole de cotation “GM”.

Pour Michelle Krebs, analyste de Edmunds.Com, ce relèvement du prix est “le signe d’un vote de confiance dans l’entreprise et dans l’action qu’ils proposent”.

“C’est aussi un vote de confiance dans l’amélioration de l’économie et du marché automobile américain”, a-t-elle ajouté, alors que GM devrait afficher un bénéfice cette année pour la première fois depuis 1994, et voit ses ventes progresser à la faveur de la reprise du marché américain.

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Logo du constructeur automobile General Motors (Photo : Bill Pugliano)

Les ventes automobiles aux Etats-Unis restent très inférieures à leurs niveaux d’avant la crise mais les constructeurs dépensent également beaucoup moins en promotions pour doper leurs chiffres, et sont donc “en meilleure santé, ce qui transparaît dans leurs résultats, en particulier ceux de GM”, remarque Jeff Schuster, analyste de JD Power.

Le constructeur ne devrait rien toucher sur la vente des actions ordinaires, qui serviront à rembourser les actionnaires et notamment l’Etat américain, qui avait dû injecter des aides de 49,5 milliards de dollars pendant la crise pour l’empêcher de disparaître.

GM percevra en revanche les quelque 4 milliards de dollars issus de la vente d’actions préférentielles.

L’opération lui permettra de ne plus autant pâtir de l’étiquette négative de “Government Motors” qui lui colle à la peau depuis qu’il s’est retrouvé quasi nationalisé à l’issue de la crise.

Le constructeur avait émergé de la faillite en juillet 2009 allégé d’une grande partie de ses dettes, avec une structure de coûts allégée et le gouvernement américain actionnaire à hauteur de 60,8%.

L’Etat canadien détient parallèlement 11,7% du capital, le syndicat automobile américain UAW 17,5%, et divers autres créanciers les 10% restants.

Avec l’introduction en Bourse, la part de l’Etat américain devrait tomber à 40,6% en incluant l’option de surallocation. Elle pourrait descendre à 33,5% avec le possible exercice de bons de souscription par Motors Liquidation, l’entité chargée de liquider les activités du “Vieux GM”, par le fonds d’assurance-santé Veba ou d’autres créanciers.

L’Etat américain devrait toutefois rester présent dans le capital du constructeur pendant encore des mois, voire des années, même si la Maison Blanche se dit convaincue de récupérer tout son investissement.