Colloque euro-méditerranéen de l’Innovation : La compétitivité de la Tunisie ne doit plus se faire au détriment des salaires, déclare Mohamed Ghannouchi

La compétitivité de la Tunisie ne doit plus se faire au détriment des salaires
mais plutôt grâce à la valeur des produits tunisiens qui se seraient illustrés
par leur haute portée technologique.

Cette déclaration de Mohamed Ghannouchi, Premier ministre au colloque
euro-méditerranéen de l’Innovation tenu jeudi 14 octobre au Kram, résume à elle
seule la nouvelle démarche de la Tunisie pour se positionner sur le plan
qualitatif et devenir un pôle technologique sur le plan régional.

« Notre ambition, a déclaré le Premier ministre est de rejoindre les rangs des
pays développés grâce à l’adhésion de notre tissu industriel à un processus de
diversification, d’innovation, de créativité et de haute portée technologique» a
affirmé Mohamed Ghannouchi. Il a à ce propos rappelé l’importance de diversifier
les produits industriels tunisiens et d’approfondir les réformes, précisant que
2000 entreprises usent aujourd’hui de technologies avancées au niveau de leur
gestion telles que les systèmes de gestion de la production, de maintenance et
de design par ordinateur. Des centaines d’entreprises sont également certifiées
iso 14000.

Les exportations tunisiennes ont été quadruplées en l’espace de 15 ans avec en
2009, avec 25% d’exportations industrielles à contenu technologique élevé,
contre 12% en 1995. De même, le nombre de postes d’emploi dans le secteur
industriel a doublé, passant ainsi de 236 mille postes, en 1995, à 488 mille
postes d’emploi, en 2009.

Innover et créer semblent être aujourd’hui les maîtres mots de la nouvelle
politique de développement et de croissance économique. Elles sont également le
seul moyen de résoudre le chômage des diplômés dont le marché aujourd’hui ne
peut satisfaire plus de 40% des demandes

« L’innovation, qui n’est autre que la capacité de déceler avant les autres une
tendance ou une opportunité, est devenue une arme incontournable contre la
récession et un catalyseur d’une croissance soutenue » a pour sa part déclaré
Hédi Djilani, président de l’UTICA lors de son intervention au forum. Ajoutant
que pour l’entreprise du 21ème siècle, le triptyque qualité-coût-délai n’est
plus suffisant pour demeurer compétitive, l’innovation étant le 4ème et
principal facteur de compétitivité et de différenciation ce qui condamne
l’entreprise est, à s’adapter à un double mouvement : marchés de plus en plus
concurrentiels et clients de plus en plus versatiles.

Nous y reviendrons avec plus de détails.