Des sites de Birmans en exil victimes de “hackers”

photo_1285592610331-1-1.jpg
à Rangoun le 26 septembre 2007.

[27/09/2010 13:04:01] BANGKOK (AFP) Les sites internet de groupes d’information birmans en exil ont annoncé avoir été victimes de hackers lundi, au moment du troisième anniversaire de la répression de la “Révolte Safran”, considérée comme la plus grande menace contre la junte depuis plus de 20 ans.

Les sites de la Democratic Voice of Burma (DVB), du magazine Irrawaddy et de l’agence de presse Mizzima ont été inondés de messages destinés à les paralyser, technique connue sous le nom de DDoS.

“Tous les regards convergent vers le régime et vers des ‘hackers’ mercenaires employés par le régime. Ce sont eux derrière cette attaque, j’en suis sûr”, a affirmé à l’AFP Aung Zaw, fondateur et éditeur de l’Irrawaddy.

Une attaque similaire avait été orchestrée en septembre 2008, pour le premier anniversaire du mouvement, paralysant les sites pendant plusieurs jours.

Toe Zaw Latt, directeur du bureau thaïlandais de la DVB, une télévision dont le siège est en Norvège, a cependant indiqué que son groupe était mieux préparé techniquement depuis lors, et que son site avait été restauré après 18 heures d’interruption.

En septembre 2007, les moines bouddhistes appuyés par la population avaient défié la dictature, après une brusque augmentation des prix et le passage à tabac trois semaines plus tard à Pakokku (centre) de plusieurs bonzes par des affidés de la junte.

Le généralissime Than Shwe, homme fort de la junte, avait opté pour la répression, faisant 31 morts selon l’ONU.

Les Birmans avaient utilisé internet pour diffuser des informations à l’étranger, poussant la junte à interdire complètement la toile pendant plusieurs jours.

Le pays se prépare actuellement pour les premières élections législatives depuis 1990, le 7 novembre, un scrutin considéré en Occident comme un simulacre dépourvu de toute légitimité.

Sein Win, rédacteur en chef de Mizzima, a qualifié cette attaque de “très étrange”, ajoutant que certaines sources évoquaient une volonté des “hackers” de tester leur efficacité avant les élections.