Tunisie : Lettre ouverte à mon radar adoré !

Tu me fais perdre la tête et beaucoup d’argent mon cher radar ; on t’a fixé, j’ai réussi à te localiser, et à ton approche, je freinais quand tout le monde passait au-dessous de seuil permis, ensuite, je m’envolais vers d’autres cieux avec un ricanement de celui qui dit à l’autre «je t’ai bien eu ». Mais voilà que tu changes de place, de direction, on ne sait plus à quelle vitesse se vouer.

Il y a des moments où j’ai envie de conduire en marche arrière pourvu que tu me f… la paix, mais rien ne fait, tu es là, figé en travers de la route, placide et inamovible, sans cœur ni âme et collectant des taxes à tout va ! Vu la place qu’il occupe, il mérite de figurer au Guinness pour les sommes ramassées au mètre carré occupé !

Elle était douce la période où l’on négociait avec le gendarme qui avait une âme et qui, souvent, laissait passer. Maintenant, dès qu’on a dépassé les 15% de la vitesse autorisée, figurant sur des panneaux généralement invisibles ou illisibles, on a droit à une photo grandeur nature -et elle est ferme et non négociable ! Encore cette sacrée informatique !

Pourquoi on nous a fait de belles autoroutes, pourquoi, pourquoi ? Je ne comprends pas pourquoi le nombre de voitures augmente exponentiellement, et des voitures avec des compteurs qui vont jusqu’à 250km/h, et on nous demande de ne pas dépasser les 110 ; j’entends d’ici mon moteur gémir et souffrir en silence, et si je lui donne satisfaction, ça me coûte cher car tu es toujours quelque part et là ou on s’y attend le moins ; et comme les mauvaises herbes, tu pousses vite et partout !

J’ai beau te sourire quand je passe, mais que veux-tu, je ne peux pas commander tout le temps le champignon que je pousse. Imagine que chaque mois tu me photographies 2 fois, avec quoi je vais vivre ? Et si je laisse ma voiture au garage, je vais arriver en retard au travail avec les transports en commun très communs ; et quand je ne verse plus d’essence, l’Etat ne perçoit plus de taxes, etc. On n’est pas sorti de l’auberge… Car, pour savoir qui est gagnant dans cette affaire, le calcul n’est pas si évident.

Et comme tout palindrome qui se respecte, je ne t’aime pas quel que soit le sens où on te lit !