Tunisie-Humeurs Ramadenesques 6 : Jeunes qui pas jeûnent!


ramadan_09092010-art.jpgLe mois de ramadan peut être abordé de diframadanférentes manières. Il y a celle
classique de vous, de moi, de monsieur Tout le monde, qui peinent en cette
chaleur d’août pour atteindre 19H00 dans les meilleures conditions. Mais Il y a
également d’autres curieuses manières de jeûner !

Certains musulmans dans certains pays ont pris l’habitude de considérer le mois
saint comme mois de vacances. Les bureaux et les lieux de travail sont fermés et
les gens ont ainsi le loisir de faire ce qu’ils veulent. Généralement ils se
consacrent au sommeil diurne le mois durant, veillant toute la nuit à batifoler
jusqu’à «pouvoir distinguer le fil blanc du fil noir», alors ils se mettent au
lit et bonne nuit !

Chez nous autres, c’est la mode chez les jeunes depuis que le
Ramadan est en
vacance en août et qu’il n’y a pas école ! Après la soirée au café du quartier
ou ailleurs selon les jours, on se retrouve et on entame la deuxième moitié de
la soirée avec bouffe, «gazouz» et tutti quanti. Le «Imsec» arrivant vers 4H00
du matin, on trouvera le moyen de meubler les 3 ou 4 heures qui restent et on se
couche quand les malheureux travailleurs s’agglutinent devant les portes de
premiers bus jaunes de la Transtu.

Mais il y a également le Ramadan enveloppé par le papier journal ! C’est une
curiosité typiquement tunisienne et qui s’est installée dans le paysage urbain,
particulièrement celui de la capitale. En fait, il s’agit de certains cafés, oh
! Pas nombreux quand même, qui, ayant à cœur de venir en aide à tous ceux qui,
pour des raisons médicales comme les diabétiques sévères ou autres malades, ne
peuvent pas jeûner. Alors, pour ne pas trop se faire remarquer, les cafetiers
ont trouvé l’ingénieuse idée de couvrir les devantures en verre du café par les
journaux et le tour est joué ! On ne peut toutefois certifier que tous les
clients qui s’engouffrent ici sont réellement diabétiques ! Mais ils peuvent
l’être.

Dans d’autres pays islamiques, le débat est feutré sur le point de savoir si la
pratique du jeûne qui est d’abord un acte de foi individuel, peut interférer
avec la moderne notion du droit à la liberté religieuse dans l’acceptation
moderne du terme.

Il y a également des pays où ce genre de question est un blasphème en soi, et on
préfère faire semblant de ne rien voir que de faire face à ce qu’on sait
existant dans les recoins de la ville !

Mais en fin de compte, ce qui compte c’est qu’on est à presque une semaine de
l’Aïd et on oubliera vite ces discussions.