Yazid Sabeg rachète l’usine Altis en région parisienne

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à la Diversité et à l’Egalité des chances, Yazid Sabeg, le 7 mai 2009 au Palais de l’Elysée à Paris (Photo : Eric Feferberg)

[12/08/2010 18:55:53] EVRY (AFP) Yazid Sabeg, l’actuel commissaire à la Diversité et à l’Egalité des chances et chef d’entreprise, a racheté jeudi l’usine de semi-conducteurs Altis en région parisienne, mettant fin à un feuilleton de reprise qui s’éternisait depuis trois ans.

“Aujourd’hui nous avons conclu une transaction pour vendre 100% d’Altis Semiconductor à Altis International”, qui appartient à Yazid Sabeg, ont annoncé dans un communiqué commun les entreprises américaine et allemande IBM et Infineon, les deux anciens copropriétaires d’Altis.

Le montant total de l’opération s’élève à 200 millions d’euros, dont une bonne partie sera apportée par M. Sabeg, a-t-il indiqué à l’AFP.

En 2007, IBM et Infineon, actionnaires principaux d’Altis, avaient annoncé leur intention de se désengager de l’usine d’ici fin 2009. Mais ils désespéraient de trouver un repreneur fiable.

Le fonds stratégique d’investissement (FSI) devrait aussi prendre part au financement de l’opération mais les contours de sa participation restent flous. Selon M. Sabeg, un “investisseur international” devrait aussi être associé.

Le nom de l’industriel Serge Dassault, ancien maire de Corbeil-Essonnes, est cité par le quotidien Les Echos. “Il a tout fait pour sauver le site et les emplois”, avance M. Sabeg.

Quant au conglomérat industriel russe Sistema, annoncé initialement dans le plan de financement, il n’en sera plus.

Le choix final se fera “entre deux ou trois investisseurs potentiels”, parmi lesquels un seul sera retenu, mais il ne sera pas russe, a précisé M. Sabeg, par ailleurs président du groupe Communications & Systèmes.

L’Etat s’est aussi engagé dans la reprise d’Altis, via l’agence publique de financement Oseo, qui va garantir 15 millions des prêts bancaires qui seront accordés dans cette transaction.

Altis, l’un des leaders en Europe de la fabrication des circuits logiques, emploie 1.300 salariés, mais va en licencier 400. Ses produits sont embarqués dans des téléphones mobiles et sur la plupart des smartphones et tablettes tactiles.

M. Sabeg compte lui donner un virage supplémentaire en investissant dans la production des puces vertes basse consommation et haute tension, dans les mémoires magnétiques et dans de nouvelles puces 3D.

Dans cette optique, entre 50 à 100 personnes devraient être embauchées d’ici à 2013 dans des métiers nouveaux: marketing, vente et design.

Pour les syndicats, qui craignaient un effondrement de l’opération, la reprise de leur usine est “une bonne nouvelle”.

“C’est une opportunité pour les salariés qui vont rester, mais il ne faut pas oublier les 400 licenciements”, a commenté Emmanuel Lhuillier, délégué syndical CFTC.

Le Comité d’entreprise (CE) avait émis le 30 juillet un avis défavorable au projet de reprise, dénonçant notamment sa “fragilité financière” et les suppressions de postes prévues.

Yazid Sabeg table sur une croissance de l’activité: de 170 millions prévus pour 2010, il espère faire passer le chiffre d’affaires à 250 ou 300 millions d’euros d’ici 2013, en raison d’une croissance prévue de “25% par an” du secteur des semi-conducteurs.

Le groupe français, qui ambitionne de devenir un géant mondial, entend aussi bénéficier des partenariats technologiques noués avec ses anciens propriétaires, IBM et Infineon.