Tunisie – Ramadan : Entre fureur d’achat et augmentation des prix

carrefour-ramadan-1.jpgA la veille du mois de Ramadan, tout le monde se presse. Les rues de la capitale ne désemplissent pas, avec une foule qui a une seule idée en tête : s’approvisionner pour le mois de Ramadan. Au Marché central, au marché Sidi Bahri ou dans d’autres marchés alentour, une masse humaine se précipite pour acheter légumes et fruits, poissons, viandes. Même avec les prix qui grimpent à mesure que la journée avance, la fureur d’achat ne s’affaiblit pas.

Augmentation des prix…

On se presse à acheter le maximum, bien que les autorités de tutelle n’aient pas manqué de préciser, comme chaque année, que le marché est bien approvisionné, donc pas la peine de paniquer. Les commerçants ont bien saisi l’occasion pour augmenter les prix à des niveaux inaccessibles pour le consommateur moyen, atteignant le double voire plus pour certains fruits et légumes, poissons et viandes en période ordinaires. On se demande alors que font les agents de contrôle économique, surtout dans certains grands marchés de la capitale.

Concernant la fureur d’achat, disons que c’est devenu une habitude pour les Tunisiens. C’est leur façon de sentir l’arrivée du mois saint. Dans les grandes surfaces, on multiplie les promotions. On se précipite vers les rayons d’alimentation. Bouteilles d’eau, œufs, pâtes, fromage, viandes, tout est à la portée. «C’est un mois qui nécessite des préparatifs spéciaux. Durant le Ramadan, on se permet de se gâter avec des types de nourriture qu’on n’a pas tendance à cuisiner pendant les jours ordinaires. La malsouka devient un plat indispensable, de même pour la chorba. Mais il est vrai que nous subissons l’augmentation des prix de la part de certains commerçants qui ne ratent pas cette occasion», nous confie une femme au foyer.

Fureur d’achat…

Mais le contexte particulier dans lequel est survenu Ramadan a pesé sur le comportement du consommateur. Saison estivale, propice à la dépense, le consommateur tunisien s’est trouvé tiraillé entre plages et fêtes de mariage, l’arrivée du mois saint, de l’aïd et de la rentrée scolaire. Les soldes qui ont démarré, depuis trois semaines, et se poursuivront jusqu’au 5 septembre 2010 auront-ils le mérite d’apaiser cette fureur d’achat ? A vrai dire, les premiers jours ont été les plus garnis pour les commerçants. D’ailleurs, plusieurs consommateurs en ont profité pour s’approvisionner pour l’aïd et la rentrée scolaire, même si ce n’était pas avec le même enthousiasme que les années écoulées. «On a saisi les premiers jours pour acheter quelques articles tout en ayant en tête qu’il faut laisser une partie du budget pour le mois de Ramadan», nous a précisé un chef de famille.

Avec l’arrivée du mois saint, les boutiques ont été délaissées au profit des achats ramadanesques. Faisant le tour dans une grande surface de la capitale, on a remarqué que l’affluence n’est pas au rendez-vous dans les boutiques alentour alors que le centre commercial abonde de chariots entassés de nourriture. «On espère qu’avec l’approche de l’aïd et puis la rentrée scolaire que le commerce reprendra de plus belle allure», a lancé un commerçant.

Et la rentrée scolaire…

Dans les rayons de la fourniture scolaire, l’affluence commence à s’apercevoir. Quelques parents accompagnés de leurs chariots prennent connaissance des prix. «Cette période est difficile pour nous. Alors qu’on n’est même pas sortis de la saison estivale, voici que pointent les préparatifs pour le Ramadan et pour la rentrée scolaire qui exigent un budget bien garni. Nous avons essayé de concilier entre les deux en limitant nos dépenses sur la nourriture. Après tout, il est temps de penser à la fourniture scolaire des enfants, d’autant plus que ceci coïncide avec l’aïd», souligne un couple.

Entre augmentation des prix et préparatifs pour la rentrée scolaire, le consommateur tunisien se doit d’être vigilent quant à son comportement d’achat. L’affluence exceptionnelle durant les jours qui précèdent le Ramadan donne un terrain propice pour les commerçants d’augmenter les prix, ne prenant pas en compte le pouvoir d’achat du consommateur. Celui-ci même qui s’acharne à acheter à des prix exceptionnellement élevés. Espérons, donc, que les autorités concernées multiplieront davantage les contrôles pour mettre un terme à ces infractions.

Bon Ramadan à tous !