TNK-BP, la filiale russe de BP voit bondir ses bénéfices au premier semestre

photo_1280227157467-1-1.jpg
étrolier BP à Moscou le 19 mars 2008 (Photo : Natalia Kolesnikova)

[27/07/2010 10:39:56] MOSCOU (AFP) TNK-BP, la coentreprise de BP en Russie qui constitue une de ses participations les plus rentables, a annoncé mardi un bond de ses bénéfices au premier semestre, au moment où le géant britannique subit les conséquences de la marée noire dans le Golfe du Mexique.

Détenu à parité par BP et des milliardaires russes, TNK-BP a dégagé un bénéfice net de 2,43 milliards de dollars (1,86 milliard d’euros) sur le premier semestre, soit une progression de 21%. Un résultat dû à la hausse de sa production de pétrole et à une bonne conjoncture, selon un communiqué publié à Moscou.

Ces chiffres mettent en relief la rentabilité de TNK-BP, troisième plus gros producteur de pétrole en Russie, le jour où la major britannique a annoncé à Londres une perte record de 16,9 milliards de dollars (13 milliards d’euros) en raison des provisions constituées pour faire face au coût de la marée noire.

Autre conséquence de cette catastrophe naturelle, le directeur général de BP, Tony Hayward, très critiqué aux Etats-Unis pour sa gestion de cette crise, va être remplacé en octobre et nommé au conseil d’administration de TNK-BP à un poste non exécutif.

Pour Jonathan Muir, directeur financier de TNK-BP, les chiffres publiés mardi sont “une nouvelle série de bons résultats dus à la remarquable performance de nos secteurs d’activité et à des politiques financières prudentes”.

Au deuxième trimestre, le bénéfice net s’est élevé à 1,16 milliard de dollars.

“C’est le 11e mois consécutif d’augmentation de la production grâce à la hausse dans les nouveaux centres de production en Sibérie occidentale et orientale”, a renchéri le PDG du groupe, le milliardaire russe Mikhaïl Fridman.

De janvier à juin, le chiffre d’affaires a augmenté de 43% à 20,74 milliards de dollars (15,94 milliards d’euros) et la production de pétrole et de gaz a progressé de 4,5% à 1,743 million de barils de pétrole par jour, comparé à la même période de 2009.

“Ces résultats confirment une nouvelle fois le potentiel de croissance du groupe”, s’est félicité M. Fridman.

TNK-BP, qui représente environ un quart de la production mondiale de BP, exploite d’immenses ressources pétrolières en Sibérie orientale et occidentale, ainsi que dans les régions de la Volga et l’Oural.

L’an passé, il a accru sa production dans d’importants gisements comme ceux d’Ouvat et de Verkhnechonsk, en Sibérie.

L’avenir de la coentreprise avait été menacé en 2008 par un conflit entre ses dirigeants lorsque le PDG de TNK-BP, l’Américain Robert Dudley, fut accusé d’avoir menacé les intérêts des actionnaires russes.

Le différend a finalement été réglé après le départ de M. Dudley, qui avait dû quitter précipitamment la Russie. Les actionnaires avaient alors désigné Maxime Barsky pour prendre la tête du groupe le 1er janvier 2011, M. Fridman assurant jusque-là l’intérim.

Ironie de l’histoire, BP a annoncé mardi à Londres que M. Dudley, qui avait dirigé TNK-BP de 2003 à 2008, remplacerait M. Hayward à la tête du géant britannique.

Une source proche des actionnaires russes, regroupé dans le consortium d’oligarques Alfa-Access-Renova (AAR), a toutefois indiqué au quotidien russe Vedomosti que ceux-ci ne voyaient aucune objection à la nomination de M. Dudley.

Le différend en 2008 “n’était pas un conflit personnel mais un conflit d’actionnaires. Et il est terminé”, a indiqué cette source.