Textile & Habillement : La difficile approche du marché espagnol pour les entreprises tunisiennes

texmed-1706.jpgL’Espagne est classée 6ème client de la Tunisie. En 2009, les exportations tunisiennes vers ce marché ont été de 176 millions de dinars. Il est également le 6ème fournisseur de notre pays avec 140 millions de dinars en 2009. L’excédent de la balance commerciale textile et habillement  de la Tunisie avec l’Espagne s’est élevé à 36 MDT. Ainsi, les exportations tunisiennes vers ce marché croissent en moyenne de 12,7%, chaque année, avec une part de 4% par rapport aux autres pays.

Cependant, malgré cette évolution positive, les entreprises tunisiennes trouvent des difficultés pour appréhender ce marché, sans doute dues à une méconnaissance de ses spécificités. «Nous avons organisé une action B to B en Espagne, qui était fort intéressante. Et nous avons visité l’usine d’un grand producteur d’articles de lingerie. Nos collections ne correspondaient pas du tout au style qu’il fabriquait», témoigne M. Samir Ben Abdallah, président de la Chambre syndicale nationale de lingerie, lors d’une conférence sur «les perspectives de développement des échanges tuniso-espagnols dans le secteur textile et habillement, organisée en marge de Texmed.

Un marché de la grande distribution…

Un témoignage qui montre bien que l’approche de ce marché nécessite une préparation minutieuse, prenant compte d’une demande et de besoins spécifiques. Le marché espagnol est également le marché de la grande distribution, et est dominé de plus en plus par les chaînes spécialisées comme Zara, Mango et Springfield mais aussi par les grands magasins. Ce qui pose un problème de prix pour les entreprises tunisiennes. «On n’est pas trop compétitif du côté prix. Le marché de la grande distribution en Espagne présente un niveau de coût important qui ne correspond pas à nos capacités», affirme un exposant, en ajoutant que l’Espagne vise plutôt le Maroc, et que l’approche du marché est floue et non encore ficelée pour les entreprises tunisiennes.

salon-texmed-1706.jpgUn autre exposant, présent sur le marché espagnol, affirme que c’est un marché qui demande une réactivité de la part des entreprises partenaires. «Nous faisons de la sous-traitance pour une grande enseigne espagnole qui produit 6 à 7 collections par an. Ceci demande un temps de réactivité quasi-instantané», lance-t-il.

Des opportunités malgré la crise…

Il s’agit également d’un problème de transport, surtout qu’il n’y a pas de départ maritime direct entre l’Espagne et la Tunisie. D’un autre côté, il s’agirait d’encourager les entreprises espagnoles à délocaliser en Tunisie. Un objectif qui se réalisera, selon un intervenant espagnol, le jour où la Tunisie aura créé d’une plateforme pour les matières premières, sans perdre de vue que la Chine est le principal fournisseur extra-européen pour les produits basiques et que le Maroc est son premier fournisseur de proximité.  

De son côté, M. Abdellatif Hammam, directeur général du CEPEX, a affirmé qu’il faudrait développer de nouvelles niches sur ce marché, parmi elles des petites séries. Il est à indiquer que les principaux produits exportés vers l’Espagne, en 2009, sont les pantalons tissés, les soutiens-gorge, les peignoirs, les maillots de bain, etc. Notons également que les importations espagnoles totales ont atteint 13 milliards d’euros en 2009, dont 7 milliards d’euros d’exportations extra-européennes. Ce qui classe l’Espagne à la 5ème place parmi les Etats membres de l’Union européenne pour l’importance de ses achats hors Europe, derrière l’Allemagne, la Garnde-Bretagne, l’Italie et la France.

Enfin, la distribution espagnole occupe 210.000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros -mais en baisse en raison de la crise économique. Plusieurs usines ont fermé et le taux de chômage a atteint 20% en avril 2010, qui se répercutera probablement sur la consommation vestimentaire dans ce pays.

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