Etude Interphone : pas de risque accru de cancer avec les portables

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éléphone portable (Photo : Fred Dufour)

[16/05/2010 16:37:16] PARIS (AFP) L’étude Interphone, conduite dans 13 pays depuis 2000, ne conclut pas à un risque accru de cancer pour les utilisateurs de téléphones portables, tout en estimant que, vu l’augmentation de l’utilisation des portables notamment par les jeunes, il faut poursuivre l’étude.

“L’étude ne met pas en évidence un risque accru, mais on ne peut conclure qu’il n’y a pas de risque, car il y a suffisamment de résultats qui suggèrent un risque possible”, a indiqué à l’AFP le Dr Elisabeth Cardis, chercheur principal de l’étude, publiée mardi dans l’International journal of epidemiology.

Elle fait apparaître un risque de gliome supérieur de 40% et un risque de méningiome supérieur de 15% pour les personnes déclarant une utilisation fréquente et habituellement “du même côté de la tête que la tumeur”. Cependant, pour les chercheurs, “les biais et les erreurs limitent la force des conclusions” et “empêchent d’établir une interprétation causale”.

Interphone visait à étudier dans 13 pays (Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Suède) s’il existait une relation entre l’usage du téléphone mobile pendant dix ans et les tumeurs du cerveau (gliome, méningiome), du nerf acoustique et de la glande parotide (salivaire).

Elle a porté notamment sur 2708 cas de gliome et 2409 cas de méningiome, comparés à des cas témoins, tous âgés de 30 à 59 ans. La majorité des sujets n’étaient pas des utilisateurs intensifs du téléphone, avec un temps médian de 2h à 2h30 par mois. Les 10% des utilisateurs les plus intensifs l’utilisaient en moyenne une demi-heure par jour.

Les chercheurs ont constaté que l’utilisation du téléphone portable était devenue “beaucoup plus répandue”, avec fréquemment des usages quotidiens chez les jeunes d’une heure ou plus par jour. Mais, notent-ils, “cette utilisation croissante est tempérée par la diminution des émissions, en moyenne, des téléphones utilisant une technologie plus récente, et par l’utilisation croissante des textos et des opérations mains-libres qui permettent de garder le téléphone éloigné de la tête”.

Pour le Dr Christopher Wild, directeur du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une émanation de l’Organisation mondiale de la santé qui a piloté l’étude, “il est souhaitable de poursuivre l’étude de l’utilisation du téléphone portable et du risque de cancer cérébral”.