Tunisie – Ecomed 2010 : Energies renouvelables/gaz naturel

Panneaux photovoltaïques individuels, capteurs solaires :
l’énergie solaire exploserait-elle en Tunisie ? 500.000 m2 de panneaux solaires
auraient été mis en service à fin 2009. Près de 60.000 m2 de capteurs ayant été
d’ores et déjà installés en 2007, et 35.000 en 2008.

soften-1.jpgLa demande d’électricité dans notre pays continuera à connaître une
croissance soutenue de l’ordre de 5,5% au cours de la période 2010-2016, et
du coup, assure Othman Ben Arfa, PDG de la STEG, “le Programme d’équipement
en moyens de production évoluera en conséquence pour garantir la couverture
de la pointe du réseau national et assurer la réserve nécessaire par l’ajout
de 1342 MW supplémentaires entre 2010 et 2016». Pour ce faire, on devra
recourir aux énergies renouvelables, à savoir l’énergie éolienne et solaire
et aussi
l’énergie photovoltaïque.

Les professionnels ne semblent pas aussi rassurés que le premier dirigeant
de la Société tunisienne d’électricité et de gaz, les panneaux
photovoltaïques restent assez chers, ce qui entrave leur commercialisation.
Ce n’est pas l’avis des pouvoirs publics qui estiment que la stratégie mise
en place par l’Etat est de réaliser des programmes qui soient économiques en
comparaison avec d’autres sources d’énergies. Le chauffe-eau solaire serait
donc en train de se développer parce qu’il est économique pour l’Etat, la
STEG et le consommateur et parce qu’aussi grâce aux mesures prises pour
assurer son financement, on a pu réduire la barrière à l’entrée et qui est
celle du coût de l’investissement initial. En attendant, les possibilités
d’investissement dans ce secteur sont immenses dans un pays ensoleillé et où
la production de l’électricité à partir du solaire s’affirme en tant
qu’orientation stratégique pour l’Etat et pour le consommateur.

Les efforts investis par l’Etat pour encourager l’usage au gaz naturel
pourraient-ils ralentir le recours aux nouvelles énergies ? Le nombre des
consommateurs de gaz naturel, rappelons-le, est passé de 190.000 en 2004 à
460.000 bénéficiaires en 2008. La climatisation au gaz naturel représente
une orientation positive, a assuré, Abdelaziz Rassaa, secrétaire d’Etat
auprès du ministre de l’Industrie et de la Technologies à l’occasion d’une
table ronde organisée par WMC sur les énergies renouvelables: «Le programme
de maîtrise de l’énergie finance un certain nombre de secteurs qui rentrent
dans le cadre de la maîtrise de l’énergie. La commission finance jusqu’à 20%
du coût dans l’hôtellerie. Notre politique est de développer le marché du
gaz dans le pays. Aujourd’hui, nous sommes à un peu plus de 40%
d’utilisation de gaz au niveau de l’énergie primaire. Nous ambitionnons
d’arriver à 60% en 2014. C’est grâce à ce développement du marché de gaz que
nous avions pu développer la production d’hydrocarbures et essentiellement
celle du gaz. Aujourd’hui, nous avons de nouveaux gisements gaziers off
shore et on shore qui permettront d’approvisionner le pays sans
difficultés».

«On parle toujours d’une dualité énergies renouvelables, énergies solaires,
gaz naturel. Le gaz est le principal concurrent du chauffe-eau solaire, le
Prosol a été mis en place en 2005 lorsque le thermomètre a chauffé et le
baril est monté à 35 dollars, on s’est dit qu’il faut s’orienter vers le
prosol qui fonctionne heureusement», indique Omar Ettaieb, PDG de
SOFTEN qui
ajoute qu’il faudrait «mettre une stratégie globale réfléchie et à long
terme dans une perspective qui ne tienne pas seulement compte des
contraintes budgétaires». Pour M. Ettaieb, la consommation domestique
devrait à l’horizon 2020 provenir en majorité des énergies renouvelables,
une approche beaucoup plus étudiée et réfléchie devrait, par conséquent,
être lancée en direction des promoteurs immobiliers pour les amener à
investir plus dans l’énergie solaire en répercutant le coût sur les prix des
logements.

«Il n’y a pas de problématique énergie renouvelables – gaz, le gaz est une
énergie et un vecteur de développement de notre politique énergétique
nationale. Une politique qui a des retombées sur toute la filière depuis le
producteur jusqu’au consommateur, aujourd’hui plus de 40% de notre énergie
primaire provient du gaz, donc il est incontournable», répond, pour sa part,
M. Rassaa, qui cite à l’occasion le gisement de Miskar découvert en 1978 et
abandonné parce qu’il n’y avait pas de marché… Sans parler des gisements
du sud du pays, ce qui a permis de redonner à la production nationale un
élan énorme ainsi qu’un retour très important au niveau des recettes
fiscales.

La stratégie du gouvernement tunisien est d’accorder de la place à toutes
les formes d’énergie, de celles fossiles aux renouvelables, à condition de
ne pas pénaliser le consommateur en lui permettant d’accéder à l’énergie à
des prix raisonnables.