Etats-Unis : la reprise tant attendue de l’emploi semble arrivée

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à San Francisco (Photo : Justin Sullivan)

[02/04/2010 14:40:17] WASHINGTON (AFP) La reprise tant attendue de l’emploi semble enfin arrivée aux États-Unis, dont l’économie a créé des postes en mars d’une ampleur jamais vue depuis trois ans, sans faire baisser un taux de chômage qui devrait rester une préoccupation durable.

La première économie mondiale a créé 162.000 postes nets sur ce mois, d’après les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés vendredi par le département du Travail à Washington. Ce chiffre est le plus élevé depuis mars 2007.

La Maison Blanche s’est félicitée des “signes d’un rétablissement progressif du marché du travail”, qu’elle a trouvés “encourageants”.

Depuis quatre mois, la première économie mondiale alternait pertes et créations d’emplois, laissant penser à une stabilisation de son marché du travail. En mars, elle a probablement mis fin à un long cycle de destructions d’emplois, le plus dévastateur depuis les années 1930.

Les États-Unis ont perdu près de 8,4 millions d’emplois, soit 6% de leur population employée (hors agriculture) entre le début de la récession en décembre 2007 et février 2010.

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à New York (Photo : Mario Tama)

Si elles se confirment, ces créations d’emploi feront enfin ressentir aux ménages l’effet d’une reprise économique engagée depuis l’été, et qui profitait essentiellement aux entreprises et à leurs actionnaires, peu aux salariés.

“Les chiffres confirment le tableau de la reprise et font de sa viabilité un pari plus sûr”, a commenté Steven Ricchiuto, de Mizuho Securities.

Si l’économie a été aidée par 48.000 embauches dues au coup d’envoi du recensement décennal, le secteur privé a apporté une contribution décisive.

Les économistes relevaient en particulier les créations nettes d’emplois de l’industrie, modestes (41.000) mais signe du rétablissement d’un secteur laminé par la récession.

Les services (plus de 85% de la main-d’oeuvre non agricole) ont ajouté 121.000 emplois, la santé affichant notamment une croissance importante de ses effectifs (27.000).

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ômeurs regardent des offres d’emploi dans un centre spécialisé le 22 janvier 2010 à San Francisco (Photo : Justin Sullivan)

“Les embauches nettes dans le travail temporaire, un indicateur avancé du marché du travail, ont augmenté de 40.000 en mars et sont maintenant supérieures de plus de 300.000 à leur creux de septembre 2009, un élément positif pour la croissance future”, a par ailleurs relevé Aaron Smith, de Moody’s Economy.com.

L’ombre au tableau était la stabilité du taux de chômage, coincé à 9,7% pour le troisième mois consécutif.

Les dirigeants de la banque centrale (Fed) ont déjà prévenu que la baisse de ce taux serait un processus long, en raison entre autres de la difficulté pour les chômeurs de longue durée à retrouver un travail, ou du retour parmi les chercheurs d’emploi de personnes découragées jusque là par la crise.

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ômage américain depuis mars 2009

Parmi les 15 millions de chômeurs du pays, 44,1% sont classés de longue durée (27 semaines ou plus), un record dans les statistiques du département du Travail.

“Il est évident que le marché du travail américain reste gravement déprimé (…). Il faudra une croissance durable et robuste de l’emploi pour faire baisser ce chômage”, a estimé la Maison Blanche.

Si l’on tient compte des personnes exclues de la population active comme les chômeurs dits découragés, et les salariés à temps partiel qui cherchent un temps complet, le taux de chômage “réel” a augmenté de 0,1 point en mars, à 16,9%.

Les places financières étant fermées pour le Vendredi saint, la réaction des marchés s’est traduite par un renforcement du billet vert. L’euro est repassé sous la barre des 1,35 dollar dans la foulée de la publication de ces chiffres, pour se situer à 1,3493 dollar à 14H10 GMT.